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Le président du Conseil européen : Une intervention militaire en Libye pas exclue

par A. Walid Et Agences

En dépit des différentes initiatives pour trouver une issue politique à la crise libyenne, et les assurances de privilégier le dialogue, l'éventualité du recours à une intervention militaire, dans ce pays, est, de nouveau, sur la table. C'est ce qu'affirme le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Comme d'autres responsables européens, avant lui, le président du Conseil européen n'exclut pas une opération militaire européenne, en Libye, même s'il l'assortit d'un «plan à long terme» pour, dit-il, «stabiliser» ce pays. Pourtant l'émissaire de l'ONU pour la Libye, M. Leon, avait averti, mardi dernier, à Alger, que les Libyens avaient le choix entre un «accord politique ou la destruction». Il avait prévenu que «tous ceux qui insistent pour une solution militaire n'auront, aucun soutien de la Communauté internationale». Il est contredit par M.Tusk qui, dans une interview, à cinq quotidiens européens, assure que «le plus simple, c'est toujours d'engager des moyens militaires, dans une opération de maintien de la paix». Et de préciser : «c'est une expérience que nous avons déjà eue, il y a quatre ans. C'est pourquoi, je suis convaincu qu'il nous faut, cette fois, un plan à long terme, au-delà d'une simple intervention militaire». Et d'affirmer que Washington partage cette approche.

Le président du Conseil européen annonce, par ailleurs, une tournée, dans plusieurs pays de la région, avec la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, après la tenue d'un sommet européen, jeudi et vendredi, consacré à la situation en Libye.

Le service diplomatique de l'UE avait défendu une mission de sécurisation de certains sites sensibles comme des aéroports ou des bâtiments gouvernementaux, de surveillance d'un éventuel cessez-le-feu, en Libye, au cas où les parties en conflit, arriveront à un compromis, ou encore un déploiement naval, au large des côtes libyennes. Ces propositions devaient être discutées, hier, par les ministres européens des Affaires étrangères, lors de leur réunion mensuelle, à Bruxelles. La France et l'Italie qui ont multiplié les déclarations contradictoires quant au meilleur moyen à mettre en oeuvre pour trouver une issue au conflit libyen, seraient pour un règlement politique global, en Libye, mais sans écarter, pour autant, un recours à une intervention militaire, sous l'égide de l'ONU.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Garcia-Margallo qui recevait, jeudi, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, relevait que toute intervention de l'OTAN, en Libye, devait s'inscrire dans le cadre d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. «Toute intervention de l'OTAN, en Libye, un type d'intervention qu'il est prématuré d'envisager à ce stade, exigerait (...) une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies», expliquait le ministre espagnol. «Il appartiendra, alors, à l'Alliance, de prendre la décision la plus convenable en vue d'obtenir la stabilité de la Libye, qui est une question urgente. Ce n'est plus une question de mois, mais de semaines», soulignait le chef de la diplomatie espagnole qui insistait sur le caractère urgent de la situation.

Sur le terrain, la situation demeure confuse, malgré les appels des personnalités politiques libyennes qui avaient participé au dialogue d'Alger. Celles-ci avaient demandé, mercredi dernier, un «un arrêt immédiat des opérations militaires pour permettre au dialogue de se poursuivre, dans de bonnes conditions».

Des affrontements ont été enregistrés, dimanche, pour la deuxième journée consécutive, entre des éléments présentés comme des djihadistes de Daech et des miliciens anti-gouvernementaux à Syrte. Les affrontements auraient éclaté, samedi, après la fermeture de la route côtière, à l'est de Syrte par Daech qui réagissait à l'arrestation de djihadistes, avait indiqué un communiqué du ministère de la Défense de Tripoli.