Pas moins de 45.000 nouveaux cas de cancer de tous types sont recensés
annuellement à travers le pays, a révélé hier à Ouargla un cadre au ministère
de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Une augmentation
continue des cas de cancer a été enregistrée au cours des dix dernières années,
causant 24.000 décès, a précisé à l'APS le directeur de la formation continue
au ministère de la Santé, Abdelkader Fiala, en marge des journées de formation
de médecins généralistes dans la science des tumeurs. Le taux de prévalence de
la maladie est passé de 80 nouveaux cas pour 100.000 habitants en 1990 à 130
nouveaux cas pour le même nombre d'habitants en 2010, selon le même responsable
qui a précisé que la moyenne d'âge de 54 ans (60 ans dans les pays développés)
est la plus touchée par cette maladie. Les cancers des poumons, du colon, de la
prostate et de la vessie sont les plus répandus chez les hommes en Algérie,
avec un taux de 52,5%, dont 15% de cancer des poumons. Cette augmentation du
cancer des poumons qui est passé en Algérie de 11 à 20 nouveaux cas par an pour
100.000 hommes, durant la période de 1986 à 2010, est due à la consommation du
tabac en premier lieu, suivie d'autres facteurs tels que l'âge, la nutrition et
le niveau de vie. Chez les femmes, les cancers du sein et du col de l'utérus
sont les plus répandus, avec un taux de 40,45% et 12,5 %, respectivement. Selon
les statistiques, 80 % des cas de cancer sont découverts à un stade avancé et
sont dans une phase de métastase, sachant que le dépistage précoce, en première
et deuxième phase, permet une espérance de vie de 5 à 10 ans. La réussite du
plan national de lutte contre le cancer 2015-2019 est tributaire de la mobilisation
de l'ensemble des acteurs dans le domaine, à leur tête les médecins
généralistes qui sont les premiers à dépister les cas de cancer, selon M.
Fiala. Une importance particulière est accordée dans ce plan à la formation des
médecins généralistes pour actualiser leurs connaissances et renforcer leur
formation de base, afin d'être au diapason des nouveautés dans le domaine de la
santé, a souligné le même responsable. Une trentaine de praticiens prennent
part, durant 10 jours, à cette session de formation, la première du genre, qui
se poursuivra, à raison d'une session par mois, pour toucher tous les médecins
généralistes praticiens dans le secteur public et privé, à travers les wilayas
d'Ouargla, Tamanrasset, Illizi, Ghardaïa et Laghouat.