Libye, accord d'Alger, décolonisation du Sahara occidental et lutte contre le terrorisme, ont été les thèmes débattus par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines lors de l'émission télévisée, «Sur le fil» de Canal Algérie, diffusée ce samedi. Une revue de l'actualité qui n'apporte rien de nouveau si ce n'est consacrer un peu plus les positions de l'Algérie par rapport à des dossiers chauds qui continuent de miner la stabilité de la région.

Evoquant le cas libyen, M. Messahel est revenu sur la réunion de mardi et mercredi derniers, à Alger, des chefs de partis et des militants politiques libyens, saluant les constantes d'une sortie de crise passant impérativement par une solution politique. «Préservation de l'unité nationale, non-ingérence étrangère, la solution politique et la nécessité de mettre sur pied un gouvernement d'union nationale » sont pour le ministre algérien «un message fort», appelant la communauté internationale à «accompagner» les Libyens comme ce fut le cas pour le dossier malien. Il a précisé que la création d'un gouvernement d'union nationale est un prélude à une sortie de crise ainsi que pour entamer la reconstruction de ses institutions, de son armée et de son administration. Quant au rôle de l'Algérie, il dira qu'elle est «à l'écoute» des Libyens pour les accompagner «mais sans ingérence», vers une solution politique. L'essentiel pour Alger c'est le fait que les acteurs politiques libyens, «toutes tendances confondues», soient d'accord pour lutter contre les groupes terroristes dans leur pays, soulignera-t-il. Une lutte contre le terrorisme, véritable cheval de bataille de l'Algérie qui réitérera son appel à la communauté internationale qui «doit s'organiser» dans cette optique, expliquera-t-il. «Il faut s'organiser pour face au terrorisme. Il faut que les Etats se prennent en charge sérieusement», a insisté M. Messahel appelant à une «coopération internationale», à travers le partage de renseignements, la formation et le renforcement des capacités de lutte. Le ministre délégué a rappelé, à cet effet, la conférence qui devra se tenir à Alger d'ici l'automne prochain en vue de «préparer une démarche africaine et négocier aux Nations unies un protocole additionnel à la convention de l'ONU sur le financement du terrorisme qui date de 1979», allusion faite à la criminalisation du paiement des rançons aux groupes terroristes devenu «une source de financement du terrorisme».

Par ailleurs, et concernant le processus de paix au Mali, M. Messahel a appelé la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) à signer l'accord paraphé par les autres parties maliennes à Alger. Le représentant de la CMA, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, avait demandé un temps de réflexion pour s'en référer à sa base militante à Kidal.

Quant au dossier sahraoui, le ministre a rappelé la position ferme de l'Algérie en affirmant de nouveau que c'est au Conseil de sécurité des Nations unies d'assumer ses responsabilités quant à la nécessité de parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental. Il espère que lors de la prochaine réunion du Conseil, les mécanismes et les moyens soient mis en place «pour que ce processus puisse aboutir», l'appelant à «faire pression sur les uns et les autres pour faire aboutir l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui». Inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est occupé depuis 1975 par le Maroc.    Dans ses différentes résolutions, l'ONU a toujours appelé le Maroc et le Polisario à continuer à œuvrer sous son égide, à travers des négociations directes et sans préalable, à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, garantissant le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination.