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Femme et entrepreneur

par A. Mallem

« Le regard désapprobateur que pose notre société sur la femme travailleuse en général, et sur celle qui se lance dans l'entreprenariat en particulier, peut vous dissuader à vous lancer dans cette aventure», ont déclaré, hier, des femmes entrepreneurs au cours de l'émission Forum de la radio, dont le thème a été consacré à la commémoration du 8 Mars, journée internationale de la femme.

A côté des représentants des dispositifs de l'emploi de l'Angem, de la Cnac et de l'Ansej, plusieurs d'entre elles ont été invitées sur le plateau pour parler de leurs projets, de leurs réussites et, surtout, des difficultés qu'elles rencontrent pour faire vivre leurs petites entreprises.

En matière de réussite, seules quelques fabricantes de confiserie traditionnelle ont déclaré qu'elles sont parvenues à commercialiser leurs produits à l'étranger, notamment dans des pays comme la France et la Belgique, mais en très petites quantités, et la majorité d'entre elles éprouve de nombreuses difficultés. «D'abord, il y a les difficultés relevant de notre statut de femmes, et ensuite, les difficultés d'ordre bureaucratique relevant des lenteurs administratives», ont dit les intervenantes. Ensuite, le problème central des femmes productrices demeure, encore et toujours, celui de trouver des débouchés aux produits qu'elles fabriquent, c'est-à-dire le problème de la commercialisation. Toutefois, et s'il ne cesse d'augmenter d'année en année, l'investissement féminin reste tout de même modeste et concentré dans les créneaux traditionnels, comme l'a révélé M. Msellef, directeur local de la Caisse nationale du chômage (Cnac). «Le nombre de femmes dans le secteur de l'investissement pour la création de microentreprises atteint à peine 10%, 400 sur 4.000 entreprises créées par notre dispositif depuis 2011. Ce qui constitue quand même un record si l'on considère que l'emploi féminin est surtout orienté vers le salariat», dira ce responsable en signalant que l'investissement reste concentré dans les secteurs de l'artisanat traditionnel et celui de l'industrie alimentaire, notamment les pâtes, quoique des femmes aient innové en investissant dans le secteur de la mécanique, par exemple, dans l'informatique (surtout les universitaires) et dans l'agriculture pour l'élevage bovin qui reste, bien sûr, l'apanage de la femme rurale.

Intervenant à son tour, le représentant de l'Angem a signalé qu'en matière d'investissement, les femmes se montrent plus dynamiques et plus volontaires que les hommes. «Malheureusement, a-t-il souligné, elles se contentent de projets ne dépassant pas 10 millions de centimes d'investissement et à ce titre, nous avons enregistré que 60 à 70% des microcrédits accordés sur ce créneau ont bénéficié à des femmes». Il a expliqué cela par le fait que les femmes craignent de ne pas arriver à rembourser des crédits de 100 millions de centimes et plus.