Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Des habitants de la cité Meskine bloquent la route

par A. El Abci

Les habitants de la cité Meskine ont bloqué la route de Oued El Had à la circulation automobile et ce, très tôt dans la matinée d'hier, paralysant cet axe routier très fréquenté et desservant plusieurs cités des environs, à l'instar de Ziadia, Sakiet Sidi Youcef, Sidi Mabrouk etc., créant ainsi une pagaille inimaginable pour réclamer d'être relogés dans le cadre du programme d'éradication de l'habitat précaire.

Selon le représentant des protestataires, ils sont plus de 200 familles à ne pas avoir bénéficié de logements neufs, à l'instar de la majorité des occupants d'habitats précaires de la région, comme Oued El Had, dont les habitants ont été relogés en 2011 à la nouvelle ville de Ali Mendjeli. Selon des riverains, il s'agit en vérité d'une quarantaine de familles habitant la cité Meskine qui ont été exclues du relogement en 2011, qui ont été rejointes par des dizaines de nouveaux habitants qui ont monté leurs baraques entre-temps et qui réclament d'être relogés à leur tour. Les protestataires ont barré la route à proximité de la mosquée Ibn Abdelaziz en érigeant des obstacles à l'aide de branchages et de troncs d'arbres ainsi que de grosses pierres. Situation que les automobilistes n'ont pas appréciée et n'arrêtaient pas de pester contre cette anarchie, dénonçant le fait qu'ils soient pris en otage d'un conflit auquel ils sont étrangers.

Selon un père de famille qui accompagnait en voiture ses enfants au lycée pour un examen et qui s'est trouvé pris dans un bouchon interminable, s'étendant sur plusieurs km, c'est inadmissible de créer pareille anarchie et de hurler à l'endroit des auteurs du barrage, « mais qu'est-ce que j'ai à voir moi et mes enfants avec votre droit ou non au relogement ? Et qu'est-ce vous croyez gagner en faisant rater à mes fils leur examen ? C'est fou ! C'est à ne rien comprendre », dira-t-il. Bien sûr, la police a tout de suite investi les lieux et pris langue avec les protestataires, essayant de les convaincre de lever leur barrage, mais sans succès devant la détermination et le refus affiché des concernés. A signaler, dans ce cadre, l'échec également d'un émissaire des autorités locales venu leur demander de former une délégation et de l'accompagner pour exposer leur problème au chef de la daïra, invitation qu'ils ont refusée « exigeant que ce responsable vienne lui-même sur place pour discuter avec nous, car, noteront-ils, nous en avons assez des promesses et nous voulons du concret via des engagements fermes et dans le court terme».