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SKIKDA: Rencontre avec des citoyens

par A. Boudrouma

« Skikda est la première étape d'une série de rencontres avec les citoyens que je compte organiser, à travers différentes wilayas du pays ». C'est en ces termes que la présidente du Parti pour l'Équité et la Proclamation (PEP) Mme Naïma Salhi Leghlimi, que vient de s'adresser à ses militants réunis à la salle ?Aissat Idir'. Arrivée avec plus d'une heure de retard, elle captera, néanmoins, l'attention de l'assistance avec son intervention ponctuée, à chaque fois, par des acclamations. Elle s'étalera sur les objectifs des tournées qu'elle envisage de réaliser, afin de sensibiliser les citoyens sur les défis auxquels fait face le pays et de la nécessité de s'impliquer, dans la vie politique. A ce titre elle évoquera l'hypocrisie politique endurée par l'Algérie et qu'il faut selon elle, dépasser en plaçant l'intérêt du pays au-dessus d'autres considérations et c'est ce qui explique la démission du citoyen de l'activité politique, ceci en sus de l'action du pouvoir qui ne correspond, nullement, aux aspirations du peuple. Elle a mis à l'index, également, sur l'administration qu'elle a qualifiée de « haggara »' (injuste), en évoquant des élus illégitimes et non représentatifs car ils n'ont pas été élus par le peuple mais placés grâce à l'administration et deviennent ses obligés dociles craignant de perdre leurs privilèges. Elle a évoqué, également, le gaz de schiste et s'est positionnée contre son exploitation en raison des risques qu'il représente pour les nappes phréatiques qui risquent d'être asséchées et compromettre l'agriculture ce qui est en contradiction totale avec les discours officiels ressassés qui ont, toujours, prôné un développement durable par l'adoption de techniques qui préservent l'environnement mais surtout en tendant à réduire la dépendance du pétrole. Au sujet de la démocratie, Mme Salhi a soutenu qu'elle est pour l'instauration d'une démocratie qui tienne compte de nos valeurs arabo-musulmanes.

Tout au long de son intervention elle n'a pas manqué de clarifier les positions de son parti qui refuse la pérennité des responsables aux postes de commande, citant l'exemple « d'un ministre de l'education, maintenu 20 ans à son poste et reconnaissant au seul peuple le droit de tracer les lignes rouges constitutionnelles » et lever le monopole du pouvoir, en agissant en lieu et place du peuple. Enfin, elle s'est positionnée, franchement, pour la poursuite de la politique de réconciliation nationale qui a mis un terme aux années de souffrances endurées par le peuple et qui doit se poursuivre, selon elle, car non encore achevée tout en déclarant être pour l'édification d'un Etat civil qui ne soit ni théocratique, ni militaire.