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Journée mondiale des zones humides : Les specialistes tirent la sonette d'alarme

par J. Boukraâ

La wilaya d'Oran célèbre le 2 février la journée mondiale des zones humides. Oran compte huit zones humides dont quatre classées Ramsar (la Sebkha, la Mactaa, le Lac Tilimine et les Salines d'Arzew) et quatre autres (Dhayat Oum Ghellaz, Dhayat Bagra, Dhayat Morsli et Dhayet Sidi Chahmi) qui font l'objet d'un intérêt en vue de leur classement Ramsar. Toutefois, ces zones ne cessent de subir des dégradations. Les spécialistes en environnement décrivent la situation de «catastrophique» dans certaines de ces zones devenues de véritables dépotoirs. Pour célébrer la Journée mondiale des zones humides, le comité de la wilaya d'Oran du Croissant Rouge Algérien (CRA) va organiser une campagne de nettoiement au niveau du lac Oum Ghiles, dans la commune de Oued Tlélat. Des actions de sensibilisation sur la préservation de la faune et de la flore seront aussi organisées à cette occasion. Comme chaque année, la sonnette d'alarme sur la situation des zones humides à Oran est tirée pour attirer l'attention sur les dégradations que connaissent ces régions connues pour la fragilité de leurs écosystèmes et mettre en place une «véritable bonne gouvernance environnementale». Parmi les «dégâts» que subissent ces zones, le pompage excessif des eaux souterraines, l'extension des zones urbaines sur ces zones l'altération des eaux et des écosystèmes par les diverses sources de pollution, la salinisation des chotts et sebkhas conduisant inévitablement à la réduction des surfaces agricoles, des pâturages et des forêts du fait de l'érosion. À Oran, le rétrécissement de la zone humide a créé un environnement propice à la prolifération de rongeurs et de moustiques porteurs de maladies. Ces zones assistent ces dernières années à la disparition de certaines plantes rares ou rarissimes, ainsi que quelques espèces d'oiseaux. Pour faire face à cette situation les spécialistes recommandent la création de nouvelles réserves biosphères, un inventaire patrimonial du littoral (paysage, faune et flore), l'élaboration de stratégies de préservation des zones humides et une évaluation exhaustive des politiques du littorals menées jusqu'à ce jour. Dans le cadre de préservation de la zone d'Oum Ghiles une nouvelle station d'épuration (STEP) sera réalisée dans la daïra d'Oued Tlélat s. Les travaux de réalisation de cette station seront lancés cette année. Une enveloppe budgétaire de 250 milliards de centimes a été débloquée pour la concrétisation de ce projet qui s'inscrit dans le cadre des dispositions prises par les pouvoirs publics pour la protection de la zone humide Oum Ghiles. La réalisation de cette station d'épuration était devenue une urgence pour dépolluer le site.