La ville de Batna
a vécu ces deux derniers jours dans un climat de haute tension provoquée par
une incursion de trois présumés terroristes. Ces derniers, des terroristes «
notoires », selon l'expression des habitants de Batna, ont été repérés dans
l'après-midi du dimanche 25 janvier à leur sortie d'une mosquée. Leur présence
a vite été signalée aux services de sécurité qui les prendront immédiatement en
filature. S'étant aperçus qu'ils étaient suivis, les présumés terroristes,
armés, se sont alors retranchés dans un immeuble, au quartier Bouzeghaïa à la
périphérie de Batna (sur la route de Biskra). Chose qui devait donner lieu à la
mise en place d'un important dispositif de sécurité autour de tout le périmètre
où les présumés terroristes se sont terrés. Ainsi commence un long siège de
l'immeuble de six étages, dont les appartements ne sont pas occupés dans leur
totalité. D'après des témoignages, l'évacuation des familles logées dans le
voisinage a commencé dans la soirée du dimanche, et tout le quartier demeure,
près de 24 heures après, totalement bouclé par les services de sécurité, alors
que les éléments du GIS opéraient à l'intérieur de la zone encerclée. Bien que
des sources concordantes affirment que l'assaut n'a pas été donné, certains
témoignages de riverains parlent d'échanges de coups de feu, ou de coups de feu
tirés par les présumés terroristes. « Les services de sécurité n'ont pas
riposté aux tirs des coups de feu, car on craignait la présence sur les lieux
de familles qui n'ont pas été évacuées ou qui se trouveraient otages des
terroristes », nous a indiqué une source sécuritaire. « Les terroristes avaient
bel et bien pris en otage toute une famille, et d'autres se sont retrouvées
coincées dans leurs appartements après la mise en place du dispositif
d'encerclement des lieux », affirment des sources concordantes, chose qui a
limité considérablement toute manœuvre des éléments du GIS. On apprendra dans
ce contexte que les négociateurs, entrés en contacts avec les terroristes,
avaient ramené le père d'un terroriste et la mère d'un autre afin de les
convaincre de se rendre aux services de sécurité, d'éviter de se faire
massacrer et d'entraîner un massacre d'innocentes victimes, surtout. Jusqu'au
moment où nous mettons sous presse, les supplications des parents des
terroristes n'ont pas donné de résultat positif, et la situation restait encore
très tendue autour de l'immeuble assiégé. Les forces de sécurité temporisent et
évitent de passer à l'assaut, avant d'être certains que la vie des otages est
sauve.
Pour rappel, en
août 2013, un incident semblable a eu lieu dans cette ville, où trois
terroristes qui avaient essayé de fuir une filature s'étaient réfugiés dans un
bâtiment d'une cité résidentielle. A la fin de l'assaut, donné ce jour-là par
les services de sécurité, deux d'entre eux ont été abattus et le troisième a
été capturé vivant. Pour mémoire, on a indiqué dans le sillage de cette
opération que les terroristes sont descendus dans la ville de Batna pour
s'approvisionner en vivres, une raison qui peut toujours se vérifier avec cette
présente incursion.