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Produits de première nécessité : Des députés contre une révision des subventions

par R.N.



La politique des subventions a été l'un des thèmes soulevés, hier, lors du second jour des débats sur la loi de règlement budgétaire (LRB) de l'année 2012 tenus en session plénière de l'Assemblée populaire nationale. Certains députés ont exprimé leur «refus total» à une éventuelle réduction ou révision de la politique des subventions des produits de première nécessité ainsi que la gratuité de certains services publics, considérant cela comme une décision touchant à la souveraineté nationale.

Cette réaction intervient suite à une déclaration du ministre des Finances, Mohamed Djellab, lorsqu'il avait évoqué récemment une nouvelle démarche du financement du service public et la limitation des subventions aux seules couches défavorisées. Lors d'une audition tenue mardi dernier devant la commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation et consacrée à l'examen des répercussions de la baisse des prix du pétrole sur les finances publiques, M. Djellab avait indiqué qu'une nouvelle démarche était en cours d'élaboration par le gouvernement visant à donner «un aspect économique et commercial» au service public au lieu d'un «aspect social», rappelle-t-on. Il avait jugé que cette situation «alourdit la charge du Trésor public en raison de l'importance des subventions» destinées aux transferts sociaux lesquels, selon lui, représentent 30% du PIB annuellement. Mais pour Ramdane Taazibt du Parti des travailleurs (PT), «nous sommes tout à fait contre la révision des subventions et des acquis sociaux arrachés durant les années précédentes. Il n'est pas question qu'on touche à la gratuité des soins et de l'enseignement». Il a considéré que pour renforcer les recettes financières publiques, l'Etat doit plutôt consentir davantage d'efforts pour améliorer le recouvrement de ses recettes notamment fiscales en luttant contre l'évasion fiscale et la poursuite en justice des auteurs de ce délit financier. De son côté, l'élu Mayssoum Rahou de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) a relevé la nécessité de prendre en compte les évaluations faites par la Cour des comptes suite à ses contrôles d'utilisation des deniers publics, tout en insistant sur la responsabilisation des gestionnaires des finances publiques. Lors des deux journées des débats de l'APN sur la LRB 2012, qui n'ont pas drainé un grand nombre de députés, les observations de la majorité des intervenants ont occulté le contenu de cette loi pour se concentrer davantage sur les problèmes locaux des wilayas dont sont originaires les députés. Les membres de l'APN voteront aujourd'hui ce projet de loi de règlement budgétaire.