Les habitants de la commune de Hassi Bounif lancent un énième appel aux autorités locales pour éviter une catastrophe écologique suite au déversement sur les terres agricoles. Et en plein milieu du tissu urbain. Cette situation est vécue après chaque précipitation. Plusieurs hectares de maraîchages continuent d'être « irrigués » par ces eaux infectes. Les habitants lancent ainsi un appel de détresse et interpellent les autorités locales pour trouver une solution au problème de déversement des eaux usées dans ces terres agricoles, surtout que la consommation des produits irrigués par cette eau, en particulier la laitue, provoque plusieurs maladies parasitaires graves comme la douve du foie, le kyste hydatique ou encore le ténia. Le danger bactériologique qui est à l'origine de la consommation de ces produits est gérable, cependant le danger chimique des métaux lourds (plomb, mercure?) qui est beaucoup plus dangereux, voire mortel, car insidieux et quelquefois indétectable et n'apparaît qu'après avoir causé des dégâts au corps humain. En effet, depuis des années, les cultures et les terres agricoles sont inondées par les eaux usées qui s'infiltrent dans les nappes phréatiques notamment à douar Boudjemaâ et à Hassi Ameur relevant de la commune de Hassi Bounif. Cette situation, qui dure depuis longtemps, a été dénoncée par des habitants de la localité qui affirment que «malgré les appels incessants des citoyens pour une intervention des services concernés, rien n'a été fait». Outre les parcelles agricoles mitoyennes, quelques maisons situées dans le même périmètre sont régulièrement inondées par les eaux usées, notamment en hiver suite aux précipitations. Selon des riverains, les importantes quantités d'eaux usées, qui ont jailli à la surface, sont à l'origine des odeurs nauséabondes et suffocantes qui se propagent à des centaines de mètres à la ronde. «Ces eaux usées viennent aussi de la localité de Sidi El-Bachir. Plusieurs appels ont été lancés pour trouver une solution à ce problème, mais à ce jour, rien n'a été fait», soulignent des agriculteurs. Les habitants de Chahid Mahmoud sont aussi montés au créneau pour dénoncer le problème de débordement du réseau d'assainissement. Certains d'entre eux ont remis en cause la qualité et les normes des canalisations. «Il a suffi de quelques averses pour que notre cité et même la route principale qui mène vers le chef-lieu de la commune soient inondées par les eaux usées qui sortent des canalisations du réseau d'assainissement. Des eaux qui n'arrivaient pas à s'écouler mettant ainsi à nu toutes les imperfections des travaux et ouvrages réalisés. La canalisation dont le diamètre est très réduit ne peut en aucun cas supporter ces quantités d'eau. Les eaux usées font même des retours dans quelques habitations», soulignent les riverains. Du côté des responsables communaux, on apprend qu'une étude devait être lancée pour prendre en charge ce problème. Dans le même cadre, le président de l'assemblée communale de Hassi Bounif a déclaré récemment sur les ondes de la radio locale que le problème dure depuis longtemps et que ses services ont dressé des correspondances aux services de l'hydraulique et à la wilaya pour l'inscription d'une opération de réalisation de trois stations de pompage des eaux usées hors du tissu urbain.