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Le bal des civières est devenu un spectacle anodin aux UMC : Une dizaine de tentatives de suicide quotidiennement à Oran

par S. M.

Le bal des civières évacuant des jeunes candidats au suicide est devenu presque un spectacle anodin au service des urgences médicochirurgicales de l'hôpital d'Oran. Cette jeune femme transportée sur ce brancard n'est pas à sa première tentative. Elle a ingurgité toutes sortes de produits pour mettre fin à sa vie, mais elle a été, à chaque fois, sauvée in extremis par les médecins.

Certains récidivistes avalent des cocktails de produits toxiques pour maximaliser leurs chances d'en finir avec leur malheureuse vie. Le service des urgences médicochirurgicales du Centre hospitalo-universitaire d'Oran (UMC) accueille chaque jour une dizaine de candidats qui essayent par différents procédés de s'enlever la vie. L'information est révélée par la cellule de communication de la DG de l'hôpital d'Oran. Certains se jettent dans le vide, d'autres préfèrent une mort plus «douce» en ingurgitant toutes sortes de produits toxiques à commencer par les pesticides, les raticides, les esprits de sel en arrivant au médicaments agissant sur les nerfs (tranquillisants, somnifères et antidépresseurs). La majorité des candidats au suicide est recrutée parmi les jeunes et la gent féminine. Les jeunes générations demeurent en effet la proie du désespoir, du chômage, de la drogue et des échecs scolaires. Ces jeunes tentent quotidiennement de mettre fin à leur vie à Oran. Le sentiment de solitude, les conditions sociales et l'incompréhension de l'entourage ont poussé ces personnes à commettre l'irréparable. D'autres problèmes sociaux, tels que la crise du logement, le chômage, le vide culturel, les problèmes relationnels, les échecs scolaires, la drogue et l'oisiveté sont venus se greffer à cette situation de violence.

Il est à rappeler qu'une enquête menée par le CRASC sur un échantillon de 400 patients accueillis au service des urgences médicochirurgicales (UMC) de l'hôpital d'Oran avait révélé que 17,3% des femmes justifient leurs actes par «les difficultés de la vie, combinées à la tristesse et au désespoir» contre seulement 12% des hommes. Les personnes âgées entre 16 et 30 présentent le plus gros chiffre des candidats au suicide.