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Un scénario catastrophe

par Adjal Lahouari

Contre toute attente, l'équipe nationale s'est inclinée. Perdre un match, c'est dans l'ordre des choses en football mais, ce qui est rageant, c'est ce flottement à soixante secondes du coup de sifflet final de l'arbitre qui a coûté ce but, synonyme de défaite. L'autre facteur décisif l'obligeant à revoir l'organisation de départ du onze rentrant n'est autre que les Ghanéens sont plus techniques et plus expérimentés que les Bafana Bafana. Enfin, il devait tenir compte de la présence du buteur des Black Stars, Gyan, un pion essentiel sur l'échiquier de Grant et d'ailleurs unique auteur de ce fameux but qui fait mal. Il se dit que le sélectionneur breton s'est évertué à brouiller les cartes afin de mettre le maximum d'atouts de son côté. Si, et contrairement à ses habitudes, Gourcuff a décidé de titulariser le trio défensif, Lacen-Bentaleb-Taïder, c'est pour faire écran devant une défense guère rassurante lors du premier match, misant sur la densité dans cette zone aux attaques adversaires et à la rapidité des partenaires d'André Ayew. Justement, Gourcuff a attendu jusqu'au dernier moment pour trancher entre Bougherra et Cadamuro. Le premier, leader, a été aligné et a justifié sa titularisation par sa sûreté et sa bonne relance. Pour ce qui est de Bentaleb, il a évolué sur le côté gauche. Et, comme Ghoulam, Brahimi, et par moments Belfodil, en faisaient de même, l'essentiel des actions se sont déroulées sur le couloir gauche. Nous avons assisté à une première période hachée par les nombreuses fautes commises par les Ghanéens, alors que Belfodil a été ciblé par l'arbitre malien Coulibaly, avec huit coups de sifflet dont un seul pour hors-jeu ! Gourcuff avait prévu de prendre des dispositions, sachant que les Ghanéens, battus lors de l'entame du tournoi par le Sénégal, devaient, en principe, jouer l'attaque dans ce match capital. Or, les Ghanéens ont fait preuve de prudence, utilisant la manière forte. Ce n'est qu'en seconde période que les coéquipiers de Ayew se sont montrés plus entreprenants. Gourcuff avait demandé à ses attaquants de mettre en difficulté l'axe central ghanéen, le maillon faible selon lui. Or, ni Belfodil, ni Feghouli et pas plus Slimani n'ont mis en difficulté cette défense qui, par moments, n'était composée que par deux éléments. Alors, qu'est-ce qui n'a pas marché hier ? On mettra en exergue la lenteur de la relance à partir de la défense et les combinaisons latérales du milieu. Ensuite, les mauvaises trajectoires des centres en retrait facilement captés par le gardien adverse. Et comment ne pas souligner l'absence de tirs des attaquants algériens, un exercice fondamental qui figure pourtant dans la formation de tout footballeur digne de ce nom ? Cette fois encore, Gourcuff devra apporter des rectifications notables, dans le placement de certains joueurs et leur réaction face à des situations ponctuelles, à l'instar de cette passivité collective sur le but des Ghanéens, tout heureux de cette «offrande» à laquelle ils ne s'attendaient plus.