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La galère des malvoyants

par A. E. A.

Les malvoyants de la wilaya sont dans tous leurs états contre le service ?Ophtalmologie' du CHU Benbadis de Constantine, dont la fermeture depuis près de deux ans les prive de la carte d'handicapés visuels que délivre la direction de l'Action sociale (DAS) avec tous les avantages qu'elle procure, à l'instar de l'aide financière et des prises en charge en matière sociale, remboursement des médicaments, transport, etc.

En effet, selon des malvoyants rencontrés dans les couloirs de la DAS, venus protester et relancer cette dernière pour leur trouver une solution, « nous souffrons doublement à cause de notre cécité, d'abord, et de la société qui ne pardonne pas et dans laquelle certains n'hésitent pas à nous signifier que nous n'y avons pas de place. Sinon, comment peut-on justifier la fermeture du service d'ophtalmologie de l'hôpital, depuis près de deux années, sans explication, aucune, et apparemment sans perspective de reprise. Sachant que pour la catégorie d'handicapés visuels que nous sommes, il représente l'adresse incontournable et obligée pour toute consultation au vu de notre état d'indigence ». Et pire encore, dira l'un d'eux, « je viens déposer mon dossier pour me faire une carte de malvoyant et bénéficier, ainsi, des avantages auxquels elle donne accès et à commencer par la prime, qui varie selon le degré ou taux de cécité et on m'a dit qu'ils ne peuvent pas me la faire. Non pas parce que le dossier est incomplet ou tout autre raison du même ordre, mais à cause du service d'ophtalmologie du CHU qui est fermé et qui est le seul à déterminer mon taux d'handicap visuel, opération cardinale pour l'octroi de la carte de la DAS ». Questionné sur ce sujet, le chargé de Communication à la direction de l'Action sociale, M. Rahailia, reconnaît « la situation pénible » des citoyens de la wilaya, souffrant de ce handicap et la « déplore », mais auxquels la DAS ne peut pas délivrer, pour le moment la carte d'handicapés visuels. Et d'expliquer, dans ce sillage, que selon la réglementation en vigueur « il n y'a que la Commission de wilaya, qui est habilitée à fixer, en l'occurrence, le taux de cécité de la personne handicapée, dont le service d'ophtalmologie du CHU est membre et qui détermine le fameux taux en question ».

Et cela, ajoutera-t-il, « aussi bien pour les citoyens dont les cartes sont en fin de validité et qu'il est impossible de renouveler, indiquant, à ce propos, que près de 4.300 handicapés visuels sont enregistrés à l'administration de la Solidarité, qui seront dans le même cas, sitôt leurs cartes parvenues à terme échu. « La même opération n'est, également plus faisable pour toute inscription de nouvelle demande de carte », dira-t-il. Et de souligner, que la DAS consciente du problème à fait « appel à des ophtalmologues privés », mais pour des raisons sonnantes et trébuchantes, ils ont refusé catégoriquement. « En désespoir de cause, nous avons contacté la direction de la Santé, à l'effet de trouver une solution, mais là, également, sans grand succès, puisque le problème demeure toujours pendant », conclura-t-il.