On croyait le problème de transport des étudiants «radicalement réglé»,
depuis au moins deux années, depuis la signature d'une convention avec des
sociétés de transport de grande envergure, pourtant certaines lignes demeurent
toujours mal, ou pas du tout, desservies.
Pour faire la navette entre le CHUC et la faculté de médecine, sise au
quartier ?'Chalet des pins'', les étudiants en médecine doivent débourser de
leur poche le prix de la course. «Je dois assurer le prix des déplacements de
mes deux fils, tous deux étudiants en médecine, lorsqu'ils ont à rallier, à
partir du CHUC, la faculté de médecine. Une dépense assez lourde, jusqu'à 400
dinars pour faire le trajet obligatoirement par taxi, unique moyen de transport
entre les deux endroits», nous dira un père de famille d'une voix étouffée par
l'indignation. Ce dernier précisera qu'«à eux deux, il faut leur consacrer tout
un budget». Et celui qui n'a pas les moyens ? «Impossible de songer, dans ce
cas, à des études en médecine», lance notre interlocuteur. Un autre, aisé sur
le plan matériel, avouera qu'il «refuse, à cause surtout des risques
d'accidents, d'acheter un véhicule et le mettre à la disposition de son fils»,
qui ne manque pas d'insister à chaque occasion sur sa demande, qualifiée
d'«exigence du parcours» entre le CHUC et la faculté de médecine. Et les
complaintes ne s'arrêtent pas à ce stade des «bizarreries», selon l'expression
des parents indignés. «Les bus de transport assurant la liaison entre le CHUC
et la faculté de médecine au ?'Chalet des pins'' existent bien, figurez-vous,
mais ils assurent le transport exclusivement pour les filles». «Qu'est-ce que
c'est que cette ségrégation ?», «Qui a décidé d'imposer l'interdiction de la
mixité dans les bus de transport des étudiants sur cette ligne en particulier
?». Tant d'interrogations, empreintes d'exaspération, exprimées par les parents
des étudiants concernés. A l'exception de cette ligne liant le CHUC à la
faculté de médecine, tous les bus de transport des étudiants ne font aucune
distinction entre étudiants et étudiantes, tous y trouvent place naturellement
et sans accroc, fait-on remarquer à ce sujet. Cependant, après explication d'un
cadre de la Direction des oeuvres universitaires (DOU), il s'avère qu'il y a
amalgame concernant «l'interdiction de la mixité dans les bus», parce qu'en
réalité, nous a-t-on indiqué, «les bus en question sont affectés pour le
transport des étudiantes de la résidence universitaire Nahas Nabil, une
résidence pour filles qui recommande des bus strictement pour ses locataires».
Mais, malgré cette précision, le problème de transport des étudiants en
médecine, sur le trajet CHUC ? faculté de médecine, demeure entier. Une ligne,
vraisemblablement, ignorée dans le cahier des charges des transporteurs.