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Abdelkader Khomri : Le chômage des jeunes, la Fonction publique et le reste

par El-Houari Dilmi

Qualifiant de «fluctuation saisonnière» l'augmentation du taux de chômage de 0,8%, atteignant 10,06% à fin septembre dernier, selon l'Office national des statistiques, le ministre de la Jeunesse, M. Abdelkader Khomri, a estimé que «le seul moyen pour le gouvernement de diminuer de la pression qui pèse sur les jeunes, en terme d'emploi, est de relancer la croissance de la machine économique, l'agriculture et le tourisme en particulier».

En effet, intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Abdelkader Khomri a expliqué que « les secteurs de l'Industrie, l'Agriculture et le Tourisme, peuvent constituer des gisements d'emplois très importants », reconnaissant que de « nombreux projets, initiés dans ces créneaux, connaissent un retard important » a-t-il indiqué. « L'une des plus importantes recommandations, de la dernière conférence économique et sociale, consacrée à la Jeunesse, était, justement, d'associer les jeunes au processus de développement économique du pays » a souligné l'invité de la radio, ajoutant « qu'environ un million d'universitaires bénéficient, actuellement, du système de pré-emploi ». Se basant sur les données, fournies par les différents organismes d'aide à la création d'emplois, comme l'Ansej et la Cnac, le ministre de la Jeunesse a estimé que « le vaste chantier de l'entrepreneuriat, au profit des jeunes, évolue très bien, avec un nombre important de projets, développés par les jeunes, qui ont réussi », a-t-il indiqué. La « Fonction publique ne peut plus répondre aux besoins d'emplois de la frange juvénile, la tendance étant à la rationalisation de la dépense publique », a tranché l'invité de la radio, ajoutant que « l'emploi administratif doit être banni au profit de l'emploi économique ». Rebondissant sur le secteur de l'Agriculture et les nouvelles dispositions liées à la concession des terres agricoles, appuyées par un Fonds de soutien, au profit des jeunes, Abdelkader Khomri s'est dit « convaincu » que les « agro-pôles sont l'avenir de la Jeunesse, en Algérie, même si des informations, nous parvenant de certains walis, font état du peu d'engouement des jeunes pour la chose agricole» a-t-il regretté. Le secteur du Tourisme peut constituer un « autre filon d'or pour donner de l'emploi à nos jeunes », a encore estimé le ministre de la Jeunesse, ajoutant que « les sommes d'argent, en devises, dépensées, chaque année, par les Algériens à l'étranger, peuvent être investies dans le Tourisme local, outre l'avantage de donner l'occasion à nos concitoyens de découvrir leur propre pays», a-t-il indiqué.

 Au sujet du chômage des jeunes diplômés de l'université, Abdelkader Khomri a reconnu qu'une « bonne partie de ces jeunes, presque un million, est recrutée dans le cadre du pré-emploi », précisant que « seuls les secteurs de l'Industrie, l'Agriculture et le Tourisme, sont capables de leur donner du travail à la mesure de leurs compétences ». Il a considéré, à ce titre, que les agronomes et les vétérinaires, par exemple, « peuvent servir de véritable locomotive à la relance du secteur de l'Agriculture et sa modernisation ». « Compte tenu des facilitations pour l'accès au foncier agricole, c'est un créneau, très porteur et d'avenir, susceptible d'offrir de sérieuses opportunités à la population juvénile pour qu'elle apporte sa contribution à la relance de l'Economie du pays, en prévision de la fin du pétrole et du gaz, qui ne peuvent être la panacée à tous nos soucis » a-t-il indiqué. « Il nous faut, absolument, réussir l'implication effective des jeunes dans le processus économique et dans la vie publique d'une manière générale », a encore expliqué Abdelkader Khomri, estimant que pour réussir, ce qu'il a appelé « l'intégration intergénérationnelle», « les jeunes doivent s'imposer dans la vie politique, en ayant la possibilité de devenir des élus, prendre le flambeau et participer à l'œuvre de construction du pays », a-t-il souligné. « L'Algérie dispose d'immenses atouts à mettre au service de ses jeunes, il suffit, juste, d'y croire et que nos jeunes s'imposent », a-t-il conclu.