Sauvagement
attaqué par une meute de chiens, en début de soirée du vendredi 2 janvier, en
plein centre-ville de Constantine, l'homme n'a dû son salut qu'à l'intervention
d'automobilistes, de passage par cet endroit, qui l'ont sauvé d'une mort
effroyable. Agée de 65 ans, la victime a été assaillie par une horde de chiens
errants, aux environs de 20 heures, lors de son passage par la place Kerkeri,
un endroit déserté par les piétons dès la tombée de la pénombre. «On n'est pas
sûr s'il s'agit d'un SDF ou d'un homme qui regagnait son domicile à cette heure
de la nuit glaciale, mais je peux vous dire qu'il a été gravement amoché par la
horde de chiens sauvages», nous dira, hier, l'officier de permanence de la
Protection civile. Lors de son évacuation par les éléments de la Protection
civile vers les urgences du CHU Constantine, après avoir reçu les premiers
soins sur place, la victime présentait de graves blessures entraînées par les
multiples morsures à la tête, au visage, aux mains et au dos, nous a indiqué
notre interlocuteur. Toutefois, on signale de sources médicales que la victime
n'a pas été gardée à l'hôpital. «Elle a quitté le CHUC dans la même soirée, à
l'issue des soins qui lui ont été prodigués et après avoir reçu un traitement à
suivre durant une longue période, car dans le cas de morsures de chiens, on ne
referme pas les plaies, d'où les précautions à prendre pour éviter toute
complication de l'état de santé de la victime», indique-t-on. La nouvelle a
provoqué effroi et indignation au sein de la population. «La victime a été
attaquée au centre-ville, pas trop loin du siège de l'hôtel de ville, et à
proximité d'une sûreté urbaine, voilà ce qui nous inquiète au plus haut degré»,
diront des habitants du centre. Ajoutant dans ce sens, sur un ton alarmant,
qu'on peut imaginer le pire si l'attaque de ces chiens sauvages ciblait un
enfant. D'autres citoyens feront remarquer que le phénomène de ces meutes de
chiens se manifeste à travers plusieurs quartiers de la périphérie de la ville,
où la menace est très pesante. «Sur la route menant vers Sarkina et la cité
Emir Abdelkader, les chiens errants s'attaquent aux occupants des véhicules en
sautant sur les voitures en marche, semant la peur et la panique au sein des
usagers de la route et des passants», rapportent des témoignages. Avec l'arrêt
prolongé des opérations d'abattage des chiens errants, leur présence s'est multipliée
d'une façon inquiétante au niveau des périphéries et dans les cités
résidentielles même, où ils trouvent nourritures et lieux de prolifération
appropriés, du fait surtout d'un laxisme des services concernés et du soutien
d'une certaine catégorie de la population, ceux exerçant les métiers de
gardiennage et ceux participant de par leur incivisme à la multiplication de
décharges sauvages, notamment. L'alerte est donnée, les chiens errants mènent
une chasse à l'homme dans les milieux urbains.