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Le congrès de l'UGTA s'ouvre aujourd'hui : Une simple formalité

par Ghania Oukazi

« Il nous faut normalement la coupole tellement nous avons invité beaucoup de monde. Nous avons tenu à inviter tous les syndicats autonomes pour montrer que l'Algérie se construit avec toutes les parties».

C'est ce que nous a déclaré en premier, le secrétaire général de l'UGTA lorsque nous l'avons contacté pour nous informer sur la tenue du congrès de l'organisation. C'est pour la première fois que Abdelmadjid Sidi Saïd affirme avoir convié à ce grand rendez-vous, les syndicats autonomes représentant l'ensemble des secteurs d'activités. «Je le fais avec beaucoup de plaisir, je ne nourris aucune rancune, aucune animosité à l'égard d'aucune partie, » nous a-t-il souligné à ce propos.     Il déclare ainsi être convaincu que « l'Algérie se construit avec tout le monde sans exclusion ». Pour ce faire, Sidi Saïd pense que « cette civilité doit être partagée par toutes les Algériennes et tous les Algériens ». Son argument, « nous voyons ce qui se passe à travers le monde, cette arrogance des pays puissants à l'égard du reste du monde, et ils la revendiquent en plus ! ». Le SG de la Centrale syndicale estime que «nous devons nous replonger dans notre histoire, c'est ce qui fait et fera notre force pour pouvoir faire face à cette agressivité multiforme ». Donc, dit-il « nous nous devons de travailler ensemble dans et avec la richesse de nos différences et non pas en affichant des attitudes négatives et improductives et pour l'individu et pour l'ensemble de la société ». Sidi Saïd insiste pour que « nous devions aller vers cette synergie afin que nous puissions conforter les fondements de notre société et de notre Nation, nos diversités culturelles sont un grand atout pour cela ». Il est persuadé alors que « nous avons tout pour réussir. »

LE 87 BIS ET LA CHUTE DU PRIX DU PETROLE EN DEBAT

Le 12e congrès de l'UGTA ouvrira ses travaux aujourd'hui, dimanche, à l'hôtel El Aurassi d'Alger et les poursuivra jusqu'au mardi 6 du mois en cours. Les congressistes auront ainsi trois jours pour faire le bilan de l'organisation et débattre des grandes questions de l'heure, politiques, économiques, sociales, entre autres, les relations de travail à l'ombre d'un nouveau code du travail, probablement la hausse des salaires et le 87 bis en insistant sur l'équation Salaire=effort= production et même productivité, la chute du prix du pétrole et son impact sur l'économie nationale. Sidi Saïd a invité les parties qui peuvent exprimer des avis et des propositions sur ces sujets. À l'instar des ministres du travail et de l'industrie qui sont programmés pour faire des allocutions, il est prévu que le congrès rassemble près de 1700 personnes dont 500 invités hors UGTA. Ceux de la « Maison » sont les élus ses instances de base représentant les 48 wilayas du pays. « Nous aurons aussi des hommes d'affaires, des animateurs du monde économique, des personnalités politiques, des représentants de partis politiques, des diplomates étrangers accrédités en Algérie et des experts dans ces questions, » note-il. Evidemment, nombreux d'entre eux sont invités pour l'ouverture du congrès. Mais, nous dit-il « ceux qui veulent rester pour les débats, sont les bienvenus. » Quand nous lui avions demandé si les travaux se tiendront à huis clos, il nous a répondus «il n'y aura pas de huis clos, l'UGTA est une organisation qui veut rassembler et qui en a la conviction.» Le congrès devra aussi enregistrer l'élection de nouveaux membres de la CEN et un nouveau secrétaire général de l'UGTA. Amar Takdjout, secrétaire général de la fédération nationale des textiles, nous en explique la procédure. « La direction sortante présente son bilan, les statuts et le règlement intérieur de la Centrale syndicale devront aussi être rappelés et les mandats des élus validés, » dit-il. Au passage, le responsable syndical nous fait savoir que des articles de ces textes seront revus ou précisément reformulés. « L'objectif est de consacrer un renforcement de certains d'entre eux pour plus de coordination, d'équilibre et de complémentarité entre les structures verticales et horizontales de l'organisation, et aussi de clarifier un peu plus le rôle des fédérations, » affirme-t-il.

«LE PLEBISCITE DOIT AUSSI ETRE PREPARE»

Le congrès devra commencer par élire les 181 nouveaux membres représentant la CEN (commission exécutive nationale). « Ces membres peuvent être renouvelés entièrement, partiellement ou restent inchangés, » dit Takdjout. Etant l'instance suprême entre deux congrès, c'est à la CEN que revient alors la tâche d'élire un nouveau secrétaire général. Amar Takdjout nous fera remarquer que « le travail a été fait à la base, c'est-à-dire lors de la tenue des quatre congrès régionaux (centre, est, ouest, sud). L'élection des membres de la CEN se fera, en principe, à main levée puisque nous précise-t-il « les candidats ont été dégagés par la base qui les a élus en premier. » Et puisque le terrain a été déblayé par les congrès régionaux, le 12ème congrès national de l'organisation n'aura qu'à valider toutes les élections. Celle d'un nouveau SG de l'UGTA en fait, bien sûr, parti. « C'est une simple formalité qui pourra se faire, le 1er, 2eme ou le 3ème jour des travaux du congrès, » nous dit Takdjout.(commission exécutive nationale) Sa précision, «l ?UGTA a acquis une dimension internationale, elle ne fait plus dans l'improvisation.» Plébiscité par les quatre congrès régionaux, Sidi Saïd se sent bien à l'aise. « Même le plébiscite doit être préparé, » nous dit-il sans hésitation. Sauf imprévu d'ordre éminemment politique provenant des hautes sphères du pouvoir, sa reconduction à la tête de l'UGTA ne fait aucun doute. Il sera élu pour un troisième mandat de 5 ans à la tête d'une organisation qu'il préside depuis 17 ans dont deux hors mandat.