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Organisation africaine de police : Afripol opérationnelle début 2015

par Mokhtaria Bensaâd

La 2ème session du séminaire pour la paix et la sécurité en Afrique s'est poursuivie hier à l'hôtel «Le Méridien» d'Oran à huit clos avec un ordre du jour chargé et portant sur les modalités de collaboration entre les Etats africains membres du conseil de sécurité et l'UA pour instaurer la paix dans le continent. Un défi sachant que la pauvreté et les conflits peuvent constituer un vrai handicap pour arriver à cet objectif. L'instauration de la paix et la sécurité en Afrique a aussi un prix. Est-ce que les moyens financiers existent pour financer les composantes militaire, police et civile ?

La question est, actuellement, en discussions entre les membres, représentants de l'union africaine et des Nations-Unies, participants à cette rencontre et dont les résultats n'ont pas encore été communiqués. Théoriquement, tous les pays sont sur la même longueur d'onde concernant le renforcement des capacités de chacun pour garantir la sécurité et la paix en Afrique, mais sur le terrain plusieurs facteurs peuvent intervenir pour fausser les calculs. La sécurité en Afrique est aussi la sécurité du monde. Pour le commissaire de l'Union Africaine à la paix et la sécurité, M.Smail Shergui, ces pays doivent dépasser leurs conflits pour un travail collectif. «Aujourd'hui», dira-t-il en marge de cette rencontre, «tout le monde est conscient qu'il y a une évolution dans la nature des conflits. On n'est plus dans les conflits inter-étatiques mais dans les conflits intra-étatiques qui souvent prennent d'autres formules et présentent de nouveaux défis. Chacun a intérêt à travailler et coordonner ses efforts parce que si on laisse ce genre de situation pourrir, on n'aura pas de résultats. Tout le monde se rend compte que nul n'est à l'abri du terrorisme. Il est dans l'intérêt de tout le monde de plutôt travailler collectivement». Pour une coopération plus pratique, le représentant de l'union africaine estime que «théoriquement, il faut supprimer les frontières entre les pays africains. C'est ça l'intelligence de pouvoir travailler ensemble. C'est ce que nous avons fait au niveau de l'UFL (unité de fusion et de liaison) qui permet maintenant à tous les pays de la région de communiquer entre eux. Nous avons maintenant un moyen de communication sécurisé qui permet aux services de sécurité de tous les pays d'échanger les informations, de demander des informations, demander la coopération des uns et des autres. C'est un acquis extrêmement important et nous allons renforcer cet acquis lors du sommet de Nouakchott pour voir ce que nous pouvons réellement faire entre les pays à la frontière même. C'estun travail collectif, un travail bilatéral».

Interrogé sur la coopération entre les pays du Maghreb, M.Smail Shergui a indiqué que «sur le plan sécuritaire, il y a une coopération entre les pays du Maghreb qui est très bonne. Je ne peux pas parler au nom des responsables de ces pays mais nous savons que cette coopération est mise à rude épreuve par la situation en Libye. Mais l'effort qui est conduit actuellement est de ramener ce pays à la normalité». Sur la création de l'organisation africaine de police, Afripol, le même représentant de l'Union africaine souligne que cette organisation sera «une valeur ajoutée pour ce travail qui a été fait. C'est une organisation qui va aider les pays africains à coopérer davantage pour traiter tout ce qui est crime organisé, drogue, toutes les violences, trafic d'être- humains mais également avoir une autre mission, celle d'entrainer les forces de police africaines dans le cadre du déploiement de nos missions de maintien de la paix. Vous savez qu'il y a toujours une composante militaire, une composante de police et une composante civile. Donc, nous nous attendons au lancement réel début de l'année prochaine de l'Afripol avec beaucoup d'espoir et je peux vous dire qu'il y a énormément d'adhésion des pays africains et des partenaires. Mais aussi beaucoup d'attentes».

Le commissaire à la paix et à la sécurité a aussi évoqué les efforts de l'Algérie en matière de sécurité et de paix en Afrique en soulignant que «l'Algérie a toujours apporté une contribution de qualité à l'effort de paix et de sécurité dans le continent que ce soit par la négociation de dossiers, parfois, difficiles, pour les faire aboutir et la signature d'accords de paix. Le meilleur exemple est actuellement au Nord du Mali. Mais, il y a des contributions qui ne sont pas visibles. L'Algérie a été le premier pays à transporter les forces africaines en Somalie sous le feu ennemi. C'est nous qui avons, dernièrement, transporté les forces de police en centre Afrique du Burundi. Nous avons des officiers qui sont détachés auprès de l'Union Africaine. Nous sommes un pays qui contribue à cette capacité immédiate de réaction rapide. Je crois que nous avons eu des officiers qui ont participé à l'exercice de commandement qui vient d'avoir lieu en Tanzanie. La réalité est là, L'Algérie est présente».