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Energie solaire : Condor s'en prend à Sonelgaz

par Notre Envoyé Spécial A Bordj Bou Arreridj : Zahir Mehdaoui

Le groupe privé Condor est disposé à investir 200 millions d'euros pour développer le photovoltaïque en Algérie.

Le groupe qui a déjà investi 10 millions d'euros dans une usine de fabrication de panneaux solaires au niveau de Bordj Bou Arreridj, à l'Est du pays trouve cependant d'énormes difficultés à écouler son produit, alors que ce dernier répond aux normes internationales et est certifié par les organismes mondiaux de la qualité.

«Nous ne pouvons produire que 30% de nos capacités» nous a fait savoir le directeur des énergies renouvelables du groupe Condor, Boualem Benhammada. Ce dernier qui s'exprimait à l'occasion d'une visite guidée au profit d'une délégation de journalistes, à l'intérieur de l'unité de fabrication des panneaux solaires, s'est montré «critique» à l'égard de la Sonelgaz, qui préfère selon lui, travailler avec des entreprises étrangères dont le matériel est sujet à caution.

«Si Sonelgaz nous donne un plan de charge, nous sommes prêts à investir 200 millions d'euros pour développer la filière dans notre pays» a indiqué ce responsable qui s'interroge par ailleurs sur cette «frilosité» de Sonelgaz alors que de l'autre coté le ministère de la défense (MDN) est le premier client de l'entreprise de fabrication de panneaux solaires. Avec 110 employés, des ingénieurs et des techniciens très ambitieux, cette unité peut produire actuellement quelques 50 mégawatts, explique encore M Benhammada qui renvoie les journalistes aux responsables de Sonelgaz quand la question sur le refus de l'entreprise nationale de l'électricité de s'associer avec un partenaire Algérien, qui a acquis un savoir faire auprès des chinois et des Allemands, lui fût posée.

Pour convaincre les responsables Algériens de sa démarche, Condor Electronics a organisé, hier, un séminaire international dédié aux «technologies du solaire photovoltaïque».

Des experts, des enseignants, des chercheurs et industriels nationaux mais aussi plusieurs experts étrangers, notamment Allemands, Hollandais, Suisses, français, sud Coréens et des émirats arabes Unis, ont fait le déplacement dans ville de Bordj Bou Arreridj pour assister à ce séminaire placé sous le double patronage du ministère de l'industrie et des mines et du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

L'événement vise, selon les organisateurs à mettre en exergue les «passerelles de coopération qui existent entre le secteur de l'entreprise et le monde académique et de recherche» dans la perspective d'insuffler une dynamique nouvelle entre l'université et l'industrie d'une manière générale dans la région. A ce sujet, le wali de Bordj Bou Arreridj, n'a pas tari d'éloges pour ce qui est du développement de cette wilaya.

Dans une conférence de presse organisée en marge des travaux du séminaire, à l'hôtel Beni Hamad, le chef de l'exécutif soutient que la wilaya de Bordj Bou Arreridj est en passe de devenir un «pôle régional stratégique de l'industrie».

Selon lui, au moins trois pays étrangers (Liban, Arabie saoudite, Emirats arabes unis) ont dépêché des entreprises pour prospecter la wilaya pour y installer différentes industries, en sus des nationaux qui ont déjà investi énormément dans la région.

«30 000 postes de travail vont être créés durant les deux prochaines années» affirme le wali qui évoque une dynamique de développement sans précédent dans la région.

De son coté le président du conseil d'administration de Condor Abderrahmane Benhamadi a tenu à rappeler que le gouvernement a toujours encouragé le développement des énergies renouvelables en Algérie. Le premier responsable du groupe Condor même s'il ne le dit pas clairement se désole du peu d'importance accordé à ce secteur en réalité et dans les faits par ces mêmes responsables qui préfèrent semble t-il, composer avec des entreprises étrangères au moment ou le produit est disponible en Algérie. Mais c'est là, une autre histoire.