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GUELMA: Un 11 décembre 1960

par Menani Mohamed

C'est à la commune de Aïn Larbi, distante de 31 km, au sud du chef-lieu de wilaya, que revient l'insigne honneur d'abriter les cérémonies officielles locales, commémorant le 54ème anniversaire des légendaires manifestations populaires du 11 Décembre 1960.

Perchée sur ses monts déjà enneigés, culminant à plus de 1.200 m et drapée dans son manteau brumeux, la commune de Aïn Larbi s'est relookée pour célébrer , aussi, le 59e anniversaire de la mort du chahid Abdi Mabrouk, tombé au Champ d'honneur, à l'aube de la Révolution armée, le 12 décembre 1955.

Dans cette contrée, au climat foncièrement rigoureux et à l'instar des autres territoires, la terre a été arrosée du sang de ses enfants et ses maquis chahutent, encore, les souvenirs de multiples hauts faits d'armes et de bravoure de cette race d'hommes qui avaient ébranlé les fondements du colonialisme, par leur attachement à leur patrie et à leur dignité. La Journée du 11 décembre hautement symbolique, n'est qu'une page dans l'histoire du long combat, mené par le peuple algérien, contre l'oppression coloniale. Cette journée, c'est la remise en scène qui ravive les fortes images de cette marée humaine qui s'était insurgée par ses seules forces de mobilisation et de discipline, derrière son élite combattante, rugissant à la face du monde, leur foi dans leur patrie et leur volonté de se libérer de l'oppression séculaire, brutale et criminelle, d'un colonialisme spoliateur de tous ses droits, qui voulait extirper, jusqu'à sa mémoire, pour lui dénier toute identité.

En élevant sa voix à l'unisson le 11 décembre 1960, le peuple algérien avait provoqué une gigantesque nébuleuse qui avait traversé les monts et les océans, parvenant à faire vibrer le palais de verre de Manhanttan, imposant, ainsi, au concert des Nations d'écouter, attentivement, la juste cause algérienne. Quand les peuples se mettent en marche, l'adversité se replie et le 20 décembre 1960, la question algérienne fut inscrite à l'ordre du jour des travaux de l'ONU, au grand dam de la délégation française qui essuie un cinglant revers. Les repères indélébiles de notre glorieuse marche sont, aussi, riches d'enseignements pour le présent et pour l'avenir et interpellent les générations montantes, pour préserver l'héritage légué, tout en s'imprégnant des hautes valeurs de la connaissance scientifique, du savoir, du patriotisme et de la vertu.

Nos enfants sont aptes à reprendre le flambeau et dignes de relever tous les défis. N'en déplaise aux gourous de l'obscurantisme, fossoyeurs des libertés individuelles et collectives. N'en déplaise aussi aux faux dévots qui avaient raté l'essentiel, hier, pour aller rejoindre les rangs des la cinquième colonne, entonnant des injures et des anathèmes contre l'immortelle mémoire.

En renouant avec les valeurs pérennes de notre histoire et avec la confiance en nos potentialités humaines, ajustées aux vertus du labeur et de la sueur, nous ne courrons, aucun risque de dévier du sens de l'histoire universelle. Lorsque l'on veut, on peut et rien ne peut nous retenir.