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Les familles de disparus manifestent

par A. Z.

Les membres de la Coordination nationale des familles de disparus (CNFD), ainsi que les proches de disparus, ont organisé, hier, un rassemblement sur les allées Benboulaïd, au centre-ville de Constantine, pour crier leur soif de «la vérité et la justice». «Assassins, rendez-nous nos fils!», ont scandé les manifestants, non sans écorcher, au passage, Me Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de promotion et protection des Droits de l'homme (CNCPPDH), traité de «menteur !».

Pour les manifestants, qui portaient, pour la plupart, des portraits de disparus durant les années 90, «les plaies sont béantes, depuis vingt ans, et personne ne pourra nous faire renoncer à notre cause, notre droit de savoir quel sort leur a-t-il été réservé».

Dans un communiqué, rendu public à l'occasion, il est indiqué «notre rassemblement, aujourd'hui, 10 décembre, date qui coïncide avec la Journée internationale des Droits de l'homme, est une preuve qui confirme que le dossier des disparitions forcées, en Algérie, n'est pas clos, et il ne le sera jamais, sans qu'on sache la vérité, sur le sort de chacun des disparus».

Dans ce sillage, la CNFD rappelle qu'elle a remis des dossiers aux ONG, activant dans le domaine des Droits de l'homme, et que l'Algérie a été condamnée, dans plusieurs affaires de disparitions forcées, suivies par l'organisation TRIAL établie en terre helvétique.

«La CNFD continuera à œuvrer dans le sens d'une internationalisation du dossier des disparus», prévient-on, ajoutant qu'elle aurait «souhaité traiter ce dossier entre Algériens et en Algérie, mais les circonstances contraignantes plaident, hélas, en faveur d'un recours aux ONG». Pour rappel, en 2013, plus de 20 ans après la fin de la décennie noire, les autorités algériennes, par la voix de maître Farouk Ksentini, reconnaissait que 7.200 personnes avaient disparus. Rares sont les proches de disparus qui n'ont pas été indemnisés, dans le cadre de la loi, portant réconciliation nationale, «mais cela ne veut, en aucun cas, dire que la page est tournée», insistent les concernés.