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Algérie-UE : Le démantèlement tarifaire total reporté à 2020

par El-Houari Dilmi

L'Algérie a décidé d'une nouvelle révision du calendrier du démantèlement tarifaire de l'Accord d'association avec l'UE. Le nouveau calendrier « prévoit notamment un report jusqu'en 2020 de la levée des barrières tarifaires pour une large gamme de produits industriels importés par notre pays», a indiqué hier, sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale, le directeur du suivi et des accords régionaux commerciaux et de la coopération, au ministère du Commerce, M. Saïd Djellab. «La mise en place de la zone de libre-échange, prévue en 2020 suite au report du démantèlement tarifaire défini par l'accord d'association algéro-européen, constitue une nouvelle donne pour l'entreprise algérienne qui doit se préparer au mieux à cette échéance», a estimé M. Saïd Djellab, ajoutant que les «principaux accords commerciaux, passés par l'Algérie durant les dernières années, sont l'Accord d'association avec l'UE, entrée en vigueur en 2005, la Zone arabe de libre-échange depuis 2009 et l'accord commercial préférentiel passé avec la Tunisie, en mars 2014». Au sujet des négociations en cours avec l'Union européenne pour la révision de certaines clauses de l'accord, le directeur du suivi des accords régionaux commerciaux et de la coopération au ministère du Commerce, a indiqué que «décision a été prise pour le report du démantèlement tarifaire total jusqu'à 2020 au lieu de 2017, et ce «pour permettre aux entreprises algériennes de se préparer à cette échéance, et développer leurs capacités concurrentielles» a-t-il affirmé. « Nous voulons faire de l'année 2015, une occasion pour une évaluation approfondie des clauses de l'Accord d'association avec l'UE, afin de booster les investissements européens en Algérie, avec cet objectif stratégique d'assurer un transfert d'expérience et de savoir-faire technologique, permettant à nos entreprises d'améliorer, de façon directe, la qualité de leurs produits et la diversification de nos exportations» a-t-il expliqué. «Le climat des affaires s'améliore notablement en Algérie, de façon à accéder à la demande des investisseurs étrangers qui font de la stabilité économique du pays et d'un environnement législatif et juridique favorable, une condition à leur venue en Algérie» a, encore, indiqué l'invité de la radio. «Nos partenaires étrangers mesurent la vitalité du marché algérien par le nombre des accords commerciaux passés par le pays» soulignera Saïd Djellab, ajoutant que «le marché national couvre les besoins d'un milliard de consommateurs, répartis en Europe et dans le Monde arabe». Pour le représentant du ministère du Commerce, l'économie algérienne «connait une grande dynamique durant ces dernières années, avec des indicateurs macro-économiques en évolution favorable, conséquence de la stabilité politique du pays, et de sa volonté résolue de s'ouvrir à l'extérieur» a-t-il indiqué. «Le vrai pari de l'Algérie pour améliorer son attractivité en matière d'investissements directs étrangers, pour les années à venir, est celui du développement du secteur privé, qui joue un rôle moteur dans l'état de santé de l'économie de beaucoup de pays dans le monde» a, par ailleurs, indiqué le représentant du ministère du Commerce, ajoutant que le «tissu national de la PME/PMI doit être la véritable locomotive de la croissance, avec une connexion tournée vers le monde extérieur, qui bouge à vitesse grand V» a-t-il conclu. Dans un entretien accordé fin novembre à la The Parliament Magazine et relayé par l'APS, le ministre du Commerce, Amara Benyounès, s'est dit «peu satisfait» par l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union signé en 2001. Selon lui l'Accord d'association «n'a pas eu le résultat attendu qui est de promouvoir les exportations hors-hydrocarbures et d'attirer des Investissements directs étrangers (IDE) en Algérie». Tout en reconnaissant que les facteurs à l'origine de ce déséquilibre en défaveur de l'Algérie étaient «endogènes et exogènes», Amara Benyounès a estimé nécessaire d'effectuer une «analyse approfondie» afin de dégager une «démarche cohérente et de rigueur» pour faire en sorte que cet accord reflète les objectifs de la politique économique algérienne. En l'état actuel, compte tenu des éléments récents et de la dynamique que connaît l'économie algérienne, le ministre du Commerce a jugé que l'accord d'association avec l'UE «ne reflète plus les données économiques internes et le contexte économique régional et mondial».