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Accélération imminente du chantier de la révision constitutionnelle

par Kharroubi Habib

Cela fait plus de trois mois qu'Ahmed Ouyahia a bouclé le cycle des consultations sur la révision de la Constitution dont Bouteflika a promis qu'elle sera le chantier phare de son controversé quatrième mandat. Le black-out officiel qui a entouré depuis le dossier a pour certains donné à comprendre que le chef de l'Etat confronté à des divergences internes dans le pouvoir sur le contenu de son avant-projet de révision constitutionnelle et au constat qu'une bonne partie de la classe politique s'est positionnée conte lui n'est plus pressé de le relancer. Ce que le concerné s'est chargé il y a peu d'infirmer en annonçant que non seulement la révision de la Constitution est toujours à l'ordre du jour de l'agenda politique officiel, mais que son chantier allait connaître une accélération.

L'agitation à laquelle l'on assiste ces derniers temps au sein du camp présidentiel ayant ce thème pour moteur est probablement l'indice que l'on est à la veille d'une relance du chantier. Mais de ce qui se dit dans ce milieu, il apparaît également que ceux qui en parlent sont dans l'ignorance des intentions présidentielles. Les anticipations formulées sur le sujet par certaines figures de ce camp présidentiel ne sont que supputations pour les unes et formulation de leurs propres souhaits pour les autres.

La seule certitude est qu'effectivement le dossier de la révision constitutionnelle va connaître l'accélération promise par le chef de l'Etat. Bouteflika est poussé à donner un coup d'accélérateur en réponse à l'initiative de l'opposition lancée sous la forme d'une alternative à son projet, laquelle dispose qu'avant de procéder à une opération de ce type il y a lieu de passer par une transition démocratique qui réunirait les conditions pour qu'elle aboutisse sur un projet consensuel en la matière.

Il l'est d'autant que des pressions internationales s'exercent désormais et certaines avec une insistance inhabituelle pour lui réclamer le respect par le pouvoir des promesses d'ouvertures politiques de caractère démocratique faites par lui depuis quelques années mais qui sont loin d'avoir été ne serait-ce qu'ébauchées ou amorcées. Que Bouteflika s'en irrite, c'est normal. Il ne peut néanmoins les ignorer et doit par conséquent faire le geste d'ouvertures qui lui sont demandées.

La relance du dossier de révision de la Constitution en est un par lequel en lui donnant un contenu prenant en compte les aspirations démocratiques qui s'expriment dans la société algérienne, il lui serait possible de contrer l'initiative de l'opposition et atténuer les critiques étrangères dont son régime est la cible. C'est d'ailleurs à ça que visent les supputations qui se multiplient au sein du camp présidentiel. De ce côté, l'on a beau vitupérer contre l'opposition « coupable » de brader la souveraineté nationale en ayant « sollicité » l'ingérence étrangère pour faire valoir ses intérêts partisans, l'on a tout de même pris conscience que le « statu quo » politique dans le pays n'est plus tenable ou défendable. Tant qu'à faire alors l'on n'est plus contre une ouverture contrôlée et progressive.