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Paix et sécurité en Afrique au menu à Oran : L'Algérie réitère sa position contre le paiement de rançon

par Bensaad Mokhtaria

A l'ouverture hier de la 2ème session du séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, organisé à l'hôtel «Le Méridien» à Oran, l'Algérie a réitéré son appel pour l'interdiction de paiement de rançons, considéré comme ressources financières pour le terrorisme international et le trafic de drogue. Elle a également plaidé pour que les Africains apportent des solutions africaines aux problèmes africains. C'est lors de son discours, prononcé à l'ouverture de cette rencontre que le ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra a exprimé la position de l'Algérie, un pays qui détient, désormais, une grande expérience dans la lutte antiterroriste et qui fait de la stabilité dans le continent une priorité malgré la complexité des conflits et crises en Afrique. «Notre action intervient dans un contexte difficile et complexe, aggravé par le terrorisme international, les capacités de nuisance sans précédent, des réseaux du crime transnational organisé et du trafic de drogue, dont la conjonction influe directement sur la paix et la sécurité, tant au niveau régional qu'international», a déclaré le ministre des AE, devant ses homologues de l'Angola, M.George Rebelo Chikoti et du Tchad, M.Moussa Faki Mahamat, du commissaire de l'Union Africaine à la paix et à la sécurité, M.Smail Chergui et du directeur exécutif de l'institut des Nations-Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), Mme Salley Fegan-Wyles ainsi que des envoyés spéciaux et représentants spéciaux de l'Union africaine et de l'ONU. Il a enchainé que «c'est à travers les ressources financières rendues disponibles par le trafic de drogue et les rançons obtenues suite à des prises d'otages que les groupes terroristes renforcent leurs capacités et étendent leurs sphères d'action. Aussi demeure-t-il indispensable d'assécher les sources de financement du terrorisme à travers une lutte implacable contre les réseaux du crime et l'universalisation de l'interdiction de paiement de rançons». Sur le séminaire organisé sous le thème «appui aux pays africains entrant au Conseil de Sécurité dans leur préparation pour le traitement des questions de paix et de sécurité sur le continent», M.Ramtane Lamamra a souligné que «ce séminaire de haut niveau annuel se veut un espace de concertation, d'échanges et de partage d'expérience, au moment où le continent africain est appelé à relever des défis multidimensionnels impactant la paix et la sécurité».

Les crises et les conflits représentent 60% des questions inscrites au Conseil de Sécurité

Poursuivant son discours avant le huit clos, le ministre des AE algérien a déclaré que «l'Afrique est animée par une volonté d'apporter des solutions africaines aux problèmes du continent. Cette démarche d'appropriation découle de la philosophie même de l'union africaine. Loin d'être exclusive, elle conçoit la contribution de l'ONU, plus particulièrement celle du Conseil de Sécurité, dans un esprit de complémentarité porteuse de valeur ajoutée à notre action commune. Les crises et les conflits en Afrique, qui représentent 60% des questions inscrites à l'ordre du jour du conseil de sécurité, donnent à cette volonté africaine une indéniable légitimité et à la coopération ONU/UA une pertinence particulière».

Sur la stabilité en Afrique, M.Lamamra estime que «notre quête de stabilité pour nos pays et nos sociétés est à l'image de notre conviction profonde qu'aucun processus de paix ne peut aboutir s'il n'est pas accompagné d'un effort parallèle de développement économique et social. C'est dire l'importance de la mise en place, dans les pays concernés, de véritables stratégies de lutte contre la pauvreté et de développement durable».

Intervenant également lors de cette rencontre, Mme Salley Fegan-Wyles directeur exécutif de l'UNITAR a indiqué que l'institut a formé cette année plus 10.000 africains sur les questions de paix. Elle a, pour sa part, plaidé pour une approche commune pour résoudre les problèmes africains. Avant de clore son discours, Mme Salley Fegan-Wyles a souhaité que ce conseil de sécurité soit un espace d'échanges constructif et se transforme en G5 ou G20 pour la prise en charge de tous les problèmes du continent.