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Education : La grève du Cnapest moyennement suivie

par Yazid Alilat

La grève de deux jours à laquelle avait appelé le Cnapest-élargi a été plus ou moins suivie par les établissements scolaires à travers le pays lundi et hier mardi.

Un premier bilan du syndicat pour la journée du 8 décembre, indique que ce débrayage a été suivi à 85% dans les lycées, et à seulement 20% dans les écoles primaires, quant la moyenne de suivi du mouvement est allée jusqu'à 40% dans le moyen. Le faible taux de suivi dans le primaire et le moyen s'explique selon le syndicat par le fait qu'il est faiblement représenté au niveau de ces deux paliers de l'enseignement général.

Hier mardi, la même tendance a été observée dans la wilaya d'Alger, avec un suivi plus important des lycées comparativement aux autres paliers. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur tertiaire de l'éducation avait décidé le 26 novembre dernier de ce débrayage pour inciter le ministère de l'éducation à examiner positivement ses revendications, liées essentiellement à la promotion, l'amélioration des conditions professionnelles et les salaires et les œuvres sociales. La tenue de cette grève de deux jours cristallise tous les désaccords actuels entre la ministre de l'éducation et les syndicats, dont le Cnapest élargi et d'autres syndicats du secteur. Le bras de fer est en fait engagé depuis le début de la rentrée scolaire, notamment avec cette grève du personnel des intendants et économes, qui dure depuis septembre dernier et que la ministre n'a pu résoudre, ni trouver un terrain d'entente avec cette catégorie de personnel, qui réclame en particulier la tenue d'une seconde session pour les examens de promotion.

Selon des sources proches du Cnapest, le ministère ?'pousse au pourrissement, et à ce que la grève déclenchée les 8 et 9 décembre, pourrait être suivie par une grève illimitée'' pour amener la tutelle à répondre positivement aux revendications du syndicat, qui portent également sur les œuvres sociales, le logement ou les départs en retraite, outre la révision du statut particulier des fonctionnaires du secteur.

Dans un communiqué mis en ligne par le Cnapest, le ministère a appelé pour un report de cette grève, avec la garantie de l'examen de l'ensemble des revendications du syndicat. Pour autant, et en dépit du fait que le représentant de la ministre a assuré le bureau du national du Cnapest que ses revendications allaient être soumises ?'en haut lieu'', le syndicat a estimé de son côté que ?'les conditions d'une réconciliation n'étaient pas réunies'' et qu'il ne pouvait dès lors convoquer la tenue d'une réunion extraordinaire du conseil national.

Par ailleurs, le Cnapest a ajouté un autre point à sa plateforme de revendications, le droit à la promotion jusqu'en 2017, qui doit être systématique aux nouveaux grades et la promotion aux postes d'enseignant principal et d'enseignant formateur. Au sein du Cnapest, le fait est que le syndicat semble très remonté contre le ministère qui, selon lui, cherche à gagner du temps, sans répondre concrètement aux doléances des syndicats. D'autant que les dernières déclarations de la ministre Nouria Benghebrit sur cette grève semblent avoir exacerbé le conflit. Elle avait indiqué jeudi dernier en marge d'une session au Conseil de la Nation que tout mouvement de grève sera sanctionné par une ponction sur salaire et la suppression de la prime de rendement. Lundi au cours d'une réunion avec les représentants de la FNTE-UGTA, un responsable du ministère de l'éducation a confirmé que des ponctions sur salaires des grévistes, dont les intendants, ont bien été effectuées comme mesure conservatoire contre la grève de ce corps de fonctionnaires du secteur de l'éducation. Selon un conseiller au ministère de l'éducation, Mohamed Aidar, cette grève ?'est illégale'', estimant que le Cnapest n'a pas ?'les prérogatives de décider d'un mouvement de protestation''.