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Syndicat et direction s'accusent mutuellement : Malaise à l'entreprise de récupération d'Oran

par Salah C.

Après avoir frôlé la disparition en 2011 suite à la promulgation de la loi interdisant l'exportation des déchets ferreux, l'entreprise de récupération de l'Ouest (ERO) a refait surface notamment avec l'entrée en production de l'aciérie du turc Tosiali. Cette bouffée d'oxygène a permis non seulement de préserver l'entreprise au même titre que celles de l'Est et du centre, mais a augmenter considérablement le plan de charge et au final une embellie financière jamais égalée. Cependant et avec des conditions aussi favorables, les relations entre la direction de l'entreprise et le partenaire social ne sont pas au beau fixe. La semaine dernière et selon le président du conseil syndical, une action de protestation se résumant à un sit-in des syndicalistes devant le siège de la direction pour revendiquer la non prise en charge d'une plate forme de revendications formulée une année auparavant a été suivie d'une réponse pour le moins inattendue du staff qui a laissé entendre que tous ses membres étaient démissionnaires. Ce flou total, selon le syndicaliste, a été suivi par l'arrêt de la production durant trois jours causant ainsi des pertes sèches à l'entreprise. Pire encore et selon toujours le même syndicaliste, « la direction a entrepris une action de déstabilisation en faisant signer une pétition auprès des travailleurs pour le retrait de confiance à l'actuelle représentation syndicale ». Par ailleurs, la même source estime que 4 des dirigeants actuels de l'entreprise ont été recrutés en tant que contractuels alors qu'ils bénéficient déjà d'une retraite conséquente. Pour lui, il s'agit d'une défaillance de taille et qui va à contre sens de la note du premier ministre mettant fin à cette pratique. Hier et devant la confusion qui règne à l'ERO, le premier responsable du syndicat d'entreprise a décidé d'entamer une grève de la faim et ce après avoir informé aussi bien les différentes instances syndicales que la tutelle en l'occurrence la SGP Translob. Le syndicaliste précise dans un communiqué que sa seule revendication est l'envoi par la tutelle d'une commission d'enquête dans le but de faire la lumière sur toute la situation qui prévaut à l'entreprise. Contacté, M. Benbrahmi, le directeur de l'unité sise à Oran estime que ce conflit a été préfabriqué et que cette agitation du partenaire sociale est observée à chaque fin d'année. Notre interlocuteur ira même jusqu'à qualifier le secrétaire général de la section syndicaliste et président du comité de participation d' «ambitieux» alors qu'il a perdu toute sa crédibilité auprès de la plus grande majorité des 200 travailleurs que compte l'entreprise. La même source a tenu à souligner que « ces conflits n'ont aucune raison d'être en raison des efforts déployés par la direction en matière de prise en charge des préoccupations socioprofessionnelles du personnel qui demeure selon lui « une des priorités » étant donné que les résultats encourageants obtenus sont le fruit des efforts de tout le collectif.

A ce titre, le même responsable estime qu'il s'agit d'une machination ayant pour objectif de porter atteinte à l'entreprise qui est passé en l'espace de trois ans d'un volume de production de déchets ferreux traités de 30 000 tonnes par an à 150 000. En termes financiers, un bénéfice net de l'ordre de 60 milliards est enregistré annuellement. Les salaires ont été améliorés et à titre d'exemple, l'ERO, selon ses dires, octroie une prime collective de 30% pour les travailleurs et 18% pour les primes individuelles, des niveaux considérés comme étant les meilleurs du secteur. Quant aux cadres dirigeants recrutés en tant que contractuels, M. Benbrahmi a tenu à rappeler que cela revient aux instances centrales de décider sachant que ces postes sont gérés à l'échelle centrale. En somme, la situation était très tendue hier et chaque partie a tenu à camper sur sa position initiale.