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Projet de loi sur le nouveau statut des députés : Le FFS se démarque

par El-Houari Dilmi

Réévaluation de leurs salaires, passeport diplomatique, congé spécial à la fin du mandat et possibilité de réintégrer son poste d'emploi en quittant l'Assemblée, les avantages réclamés par les députés font jaser, y compris dans les travées du Palais Zighout Youcef.

En effet, dans un communiqué mis en ligne sur le site du parti, le groupe du Front des Forces socialistes (FFS) à l'APN monte au créneau pour se démarquer de cette « nouvelle sortie » des élus de la nation. Se référant à une information parue dans la presse faisant état d'une proposition de loi modifiant et complétant la loi n° 00 01 du 31 janvier 2001 ayant trait au statut du député, le groupe parlementaire du FFS se dit « non associé, en aucune manière et d'aucune façon, à cette initiative, les députés du FFS ne revendiquant aucun privilège et n'ont rien signé » lit-on dans le communiqué. « Les députés du FFS se démarquent de toute revendication salariale et ne demandent rien pour eux. Ils sont actuellement mobilisés dans le cadre de la campagne de sensibilisation et de mobilisation de leur parti, auprès de leurs compatriotes, pour la tenue de la Conférence Nationale de Consensus (CNC)» indique, encore, le communiqué du parti d'Ait Ahmed, non sans dénoncer « (?) avec la dernière énergie les amalgames d'une certaine presse qui n'a aucun souci de l'éthique et de la déontologie de la profession ; quand ce type d'information est mis à la une, le minimum exigible est de se rapprocher des différents groupes parlementaires pour avoir une information exacte » souligne le FFS, dans son communiqué. « Il est trop facile, et même suspect qu'une certaine presse se focalise et tente de façon récurrente de s'attaquer aux députés, alors que les sujets d'intérêt national viennent devant l'APN ; à titre d'exemple le projet de loi de règlement budgétaire et le rapport d'appréciation de la cour des comptes qui est actuellement en examen. Ce sont ces domaines-là qui engagent le présent et l'avenir du pays » conclut le communiqué, signé des mains du président du Groupe parlementaire à l'APN, M. Chafaâ Bouaïche.

Dans un projet de loi modifiant et complétant leur statut, les députés proposent de revoir la méthode de calcul de leur salaire mensuel « sur la base du plus haut point indiciaire de la fonction publique des cadres supérieurs de l'Etat », selon l'Article 19 du projet de loi. En plus clair, les députés veulent être alignés sur les salaires des ministres. Plaçant la barre très haut, les députés vont jusqu'à réclamer que le président de l'Assemblée populaire nationale et le président du Conseil de la nation perçoivent une indemnité équivalente au salaire du Premier ministre. Les membres du parlement veulent également bénéficier d'une indemnité complémentaire de responsabilité, représentant 50% de l'indemnité principale.

Les députés réclament d'autres avantages, qu'ils disent « liés à leur statut », comme le droit à un passeport diplomatique au cours de leurs déplacements officiels avec la qualité de « personnalité extrêmement importante » (VIP) et le bénéfice « du premier rang » dans le protocole, dans les manifestations officielles. Les membres de l'APN proposent également de bénéficier d'un congé spécial à la fin de leur mandat. « Le membre du Parlement est mis automatiquement en congé spécial après la fin de son mandat. Il bénéficie, au cours de ce congé, dont la durée ne doit pas dépasser un an, de la somme des indemnités d'un membre du Parlement », indique l'article 14 bis du projet de loi modifiant leur statut.