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Des convergences à défaut d'identité de vue

par Kharroubi Habib

Dans le communiqué final ayant été rendu public à Paris à l'issue des travaux de la deuxième session du comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français, il a été fait état concernant le volet politique des relations politiques entre les deux pays de l'existence de convergences certaines entre eux de leurs points de vue sur les questions d'ordre régional et international ayant été débattues.

Pour qui est affranchi sur la sémantique ayant cours en diplomatie, il est clair que convergence ne veut nullement dire identité de vue. Et c'est bien le cas entre l'Algérie et la France sur l'ensemble des dossiers qui ont été passés en revue. Il en est ainsi s'agissant de ceux ayant trait aux crises libyenne et syrienne que ceux des conflits sahraoui et palestinien.

S'il est vrai que l'Algérie et la France convergent pour estimer que ces crises et conflits ont des conséquences déstabilisantes pour les régions concernées et même sur leurs sécurités nationales respectives et partagent le point de vue qu'il est impératif d'agir pour y mettre un terme, il n'en demeure pas moins que Paris et Alger ne sont pas sur la même longueur d'onde s'agissant de ce qui est à préconiser dans ce sens. Il a été donc fait état de convergences pour donner l'impression que les divergences qui opposent les deux Etats sur chacun des dossiers concernés ne seraient pas aussi insurmontables qu'en disent les médias et les observateurs.

Il est pourtant indiscutable qu'Alger et Paris n'envisagent pas de la même façon les solutions à apporter à ces crises et conflits ce dont rendent compte les positionnements de leurs diplomaties respectives et les initiatives auxquelles elles souscrivent concurremment.

Paris et Alger sont toutefois à l'unisson s'agissant de la lutte contre le terrorisme international, au point que leur coopération en la matière en est venue à être d'une efficacité avérée.

Il n'en demeure pas moins que les relations algéro-françaises ont globalement fait un bond qualitatif certain comme cela a été souligné dans le communiqué final qui a sanctionné la 2ème session du comité intergouvernemental. Que l'identité de vue entre les deux Etats sur les questions de politique internationale ne soit pas encore ce qui caractérise ce volet de leurs relations ne les a pas empêchés d'enclencher un partenariat qui est déjà assez exceptionnel par ce qu'il a produit de résultats et par les perspectives qu'il augure au vu de la volonté pratique que mettent Paris et Alger à en élargir les champs d'action. Laquelle volonté politique partagée est cette fois étayée par un agenda « concret » convenu par les deux parties.

Il est patent qu'un climat de confiance s'est instauré dans les relations algéro-françaises dont Abdelmalek Sellal a indiqué qu'il est le socle du dialogue politique entre les deux pays. Un dialogue qui peut contribuer à transformer les convergences constatées à l'occasion de ce dialogue en identité de vue entre eux.