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Du nouveau pour la délocalisation d'Alfon : L'option Bethioua préconisée par le wali

par Salah C.

Selon M. Si Ali, le directeur général de l'Algérienne des fonderies d'Oran (Alfon), le projet de délocalisation de l'entreprise, datant de 1986, pourrait être relancé à la suite de la proposition faite au PDG du groupe en marge de la tenue du salon de la sous-traitance par le wali d'Oran et qui consisterait à transférer l'unité de production vers la zone industrielle de Bethioua. Le même responsable reconnaît le bien fondé des inquiétudes exprimées par de nombreuses associations au plan des répercussions de l'activité sur l'environnement et le cadre de vie de la population avoisinante à l'ex Ducros. En revanche, il tient à souligner aussi que 300 familles vivent de cette entreprise et tout projet de délocalisation devrait prendre en considération ces deux paramètres.

Notre interlocuteur reviendra sur ce feuilleton en rappelant qu'au départ, il était question de transférer les ateliers vers la zone industrielle de Hassi Ameur où une assiette a été retenue. Cette option n'a pas été menée à bout avant que le site de l'actuelle fonderie d'Oran ne soit proposé.

En raison de la crise économique qui a secoué le pays à la fin des années 80, le projet a été mis en veille avant d'être carrément mis aux oubliettes, rappelle le DG d'Alfon. Devant les incessantes démarches entreprises par les associations appelant à la délocalisation de cette usine datant du siècle dernier et qui a été rattrapée par le tissu urbain, les responsables de l'entreprise avaient entrepris des démarches auprès des responsables locaux pour étudier la possibilité de sa fermeture pour des raisons de protection de l'environnement et sa délocalisation vers un site plus approprié. Les responsables de l'entreprise n'ont jamais négligé ce projet et avaient entrepris plusieurs démarches auprès des services concernés, tel que le CALPIREF, et une étude du projet a été ficelée par le groupe Fondal en vue d'une opération concrète, devait aussi souligner M. Si Ali qui a tenu à affirmer que « du temps de l'ex ministre de l'environnement Cherif Rahmani, une réelle volonté politique était exprimée par les pouvoirs publics. Cependant, depuis son départ, le projet a été de nouveau mis en attente». Toutefois, la dernière idée prônée par le wali d'Oran reste encore à l'état de simple option et aucune directive dans ce sens n'a été encore initiée au point où le projet en soi ne constitue plus une priorité pour Alfon. Mieux encore, le « wait and see » qui a caractérisé ce projet a fait perdre 40 milliards alloués pour l'investissement sur décision de l'ex ministre Cherif Rahmani.

« A l'époque, nous avons considéré qu'il est inutile d'investir étant donné que l'entreprise sera délocalisée », a expliqué le même responsable. Le groupe Fondal avait estimé le projet de délocalisation à 350 milliards et l'importance de ce dernier permettra à l'entreprise d'entrevoir des perspectives de développement de l'activité qui se résume à la fonte, l'aciérie, la chaudronnerie et l'usinage. En parallèle, et en plus de la préservation de l'activité, les aspects liés à la préservation de l'environnement n'ont à aucun moment été négligés et les constats effectués par la commission hygiène et environnement de l'APW ont engendré de nombreuses réserves qui ont été levées après des entretiens entre les deux parties alors que d'autres sont encore fondées mais qui nécessitent de lourds investissements allant jusqu'à 4 milliards. L'entreprise soucieuse de ne pas nuire à l'environnement compte investir dans un projet de raccordement au gaz naturel et ce dans le but de remplacer l'usage du gasoil qui demeure très polluant avec l'installation d'un traitement thermique, d'une valeur de 5 milliards, qui sera réceptionné au cours du mois en cours, a aussi révélé notre interlocuteur qui rappelle que c'est en raison de la défectuosité de cet équipement, que l'entreprise ne fabrique plus certains produits.

Toutes ces contraintes ont réduit le plan de charge de l'entreprise au point où l'activité a été réduite de moitié étant donné que le système deux fois huit heures a été abandonné et même les effectifs ont été également réduits de moitié. Ces investissements permettront de retrouver les véritables capacités productives de l'entreprise d'autant plus qu'il s'agit « d'un marché juteux », a aussi expliqué M. Si Ali. De son coté, le directeur commercial d'Alfon a tenu a affirmer que l'entreprise est confrontée à une concurrence déloyale et le fait le plus étrange est qu'elle est surtout boudée au niveau local malgré la renommée de ses produits qui sont très demandés dans d'autres wilayas du pays.