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Handicapés, beaucoup reste à faire

par A. El Abci

La situation des handicapés dans la wilaya de Constantine demeure non satisfaisante et gagnerait à connaître des améliorations et ce, malgré certains gains engrangés par cette catégorie de la population, selon le président de l'association des handicapés moteurs, Kamel Boukbab. Saisissant l'occasion de la Journée internationale des handicapés qui sera célébrée le 03 décembre, il a relevé, hier, lors d'un entretien que parmi ces gains, il y a lieu de souligner une évolution positive, notamment, en ce qui concerne les aspects législatifs et réglementaires de protection et d'aide, dira-t-il, qui restent malheureusement largement inappliqués au préjudice de cette frange de citoyens, ou qui changent au gré des humeurs de certains services et administrations. Et notre interlocuteur de citer, dans ce cadre, la suspension depuis 2011 de l'importation de véhicules aménagés sans raison valable, selon ses dires, pour les personnes souffrant d'un handicap moteur essentiellement. Pourtant, poursuivra notre interlocuteur, l'importation de véhicules aménagés a fait l'objet d'un vote au Parlement et tous les handicapés, surtout ceux qui ont un travail ou qui sont étudiants, se trouvent subitement privés de ce moyen de locomotion indispensable pour leur activité. Et de faire remarquer que la suspension d'importation de 2011 n'est due en fait qu'à une note administrative de la douane et non pas à une autre loi, qui est venue annuler la première. L'autre point, qui ajoute au handicap naturel un autre, a rapport à une organisation et coordination défaillantes entre les services de la Cnas de Constantine et ceux de l'Office national de l'appareillage pour personnes handicapées (Onaph) d'El-Khroub. «En effet, pour la constitution des dossiers, c'est carrément la galère, dira-t-il. Nous nous retrouvons ballottés à n'en pas finir entre ces deux organismes, pour toute constitution de dossiers de prise en charge par la caisse et d'achat d'un appareil de l'office. Appareillage dont la qualité laisse à désirer», soulignera-t-il. Et d'expliquer que contrairement aux déclarations de fabrication d'appareillages modernes, l'office continue en vérité à produire des fauteuils, des chaussures orthopédiques et des appareils de marche des plus classiques, faits toujours en fer et non à la fibre de carbone, plus aisés à manipuler et plus résistants. Il évoquera également le refus de la prise en charge par le refus du tricycle à moteur, indispensable pour les déplacements à l'université, pour les handicapés étudiants, et au lieu de travail pour ceux qui sont employés. Et dans ce sillage, il reviendra à l'application de la loi qui contraint les réalisateurs de projets à prévoir des aménagements pour cette catégorie de citoyens, leur facilitant les accès aux différentes administrations, écoles, universités, marchés, etc. Les textes de loi existent, affirme-t-il, mais la grande faille, c'est toujours et encore dans l'application qui ne suit pas. Enfin, notre vis-à-vis parlera de la misérable pension de 4.000 dinars que la nouvelle ministre de la Solidarité a promis, juste après son installation, de revaloriser de 100%, «mais dont nous attendons toujours l'exécution, même si en vérité, cette augmentation reste très modeste à comparer avec la cherté de la vie, à l'instar de la pomme de terre qui est à 90 dinars et ne parlons pas du poulet qui a atteint les 350 dinars». «Toutefois, nous ne désespérons pas de voir enfin toutes ces décisions passées à l'exécution, avec l'aide et le soutien de toutes les parties», conclura-t-il.