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Le casse-tête des ralentisseurs

par A.Mallem

Les encombrements de la circulation dans la ville des ponts et la pose anarchique des ralentisseurs, qu'on rencontre même sur les voies express, ont constitué, hier, le menu de l'émission hebdomadaire « Forum de la radio » régionale de Constantine qui a invité des responsables de la direction des travaux publics de la wilaya et du bureau d'étude du projet du pont Salah Bey et ses prolongements pour répondre aux questions de la presse et des auditeurs. M. Aber, chef de service des infrastructures de base à la direction des travaux publics (DTP) de la wilaya, est intervenu pour donner des précisions sur le rôle de la DTP qui consiste, selon lui, à faire en sorte que les contraintes se trouvant sur les tracés des projets soient levées. Le reste étant de la responsabilité des entreprises réalisatrices.

Et c'est ainsi que, durant la première partie de l'émission, les débats se sont concentrés sur les problèmes rencontrés par les projets structurants constitués par les infrastructures de transport en cours de réalisation : tunnel de Djebel Ouahch, voie de contournement de cet ouvrage qui avait subi un début d'effondrement le 1er janvier 2014, les prolongements du transrhumel vers Ziadia et l'autoroute Est-ouest dans la région de Djebel Ouahch, le dédoublement de certaines voies, etc. Bref, tout projet conçu pour désserrer l'étreinte de la circulation sur le centre-ville et rendre celle-ci plus fluide dans toute l'agglomération constantinoise qui se développe à une allure rapide.

Et c'est justement ce « développement constant conjugué à l'augmentation très importante du parc roulant » qui a été incriminé par M. Aber, lorsqu'il a été invité à expliquer les causes de l'engorgement. Ce responsable évoquera aussi la topographie particulière de la ville qui possède très peu de portes de sortie pour faire face à ce développement. « Aussi, les possibilités de dégagement de la circulation sont très limitées et nous songeons maintenant à construire des voies étagées ».

Sur ce, le débat a glissé sur le chantier de cinq kilomètres lancé en 2013 pour le dédoublement de la voie entre Constantine et Aïn Smara permettant plusieurs sorties des voies express. Et le représentant de la DTP de souligner que ce chantier a été perturbé par des mouvements de grève déclenchés par les travailleurs de l'entreprise Altro chargée des sa réalisation. Ce qui a amené le wali à décharger celle-ci de sa réalisation pour le donner à une autre. Et les nouvelles procédures ont pris du temps. Et un autre chantier qui s'éternise est celui du prolongement du pont Salah Bey vers la cité des Castors. Sur les causes du ralentissement des travaux, M. Aber et M. Tahtah, responsable du bureau d'étude, ont émis deux sons de cloche différents. Pour le premier, c'est l'entreprise qui n'a pas respecté les engagements qu'elle avait pris devant le Premier ministre. Pour le second, c'est l'enveloppe financière allouée à ce tronçon qui n'était pas suffisante et a empêché l'entreprise de conduire les travaux à leur terme. Et de finir par se mettre d'accord en espérant que ce projet soit livré au début de l'année 2015. Les responsables de la DTP n'ont pas voulu s'engager à propos des autres projets qui ne relèvent pas de leur compétence. « Ce sont des projets centralisés », s'est contenté de dire M. Aber.

Dans la seconde partie, les débats se sont concentrés sur la mise en place des ralentisseurs. Et à ce propos, M. Remâche, subdivisionnaire des TP de la wilaya, a soulevé l'anarchie qui sévit dans ce domaine où chacun peut se permettre de placer un ralentisseur là où il veut. « La loi n'est pas respectée », dira-t-il, en citant les différents décrets qui régissent la pose des « dos d'âne ». Et de signaler que de simples citoyens imposent la pose de ces ralentisseurs même sur les voies express. « C'est inconcevable ! », s'est-il indigné, en expliquant que « dans ce cas la voie express qui concourt à la décongestion de la circulation va perdre toute sa signification en perdant son utilité. Il y a aussi des cas où les citoyens sont intervenus pour imposer jusqu'à la hauteur du ralentisseur », a-t-il ajouté. Ce qui a provoqué l'intervention d'un auditeur qui a préconisé la pose des ralentisseurs partout « pour réfréner l'ardeur suicidaire et meurtrière des conducteurs », a-t-il estimé. Aussi contradictoire qu'il fût, ce débat a continué ainsi jusqu'à la fin de l'émission qui a duré 2 heures.