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Ligne Constantine-Zighoud Youcef: Colère des transporteurs

par A. Mallem

« C'est inadmissible: on vient de loin, faisant un long détour, pour nous chiper nos clients. Et les services de contrôle laissent faire. C'est inacceptable !», ont crié, hier, les transporteurs privés de la ligne Constantine-Zighoud Youcef, hébergés à Bab El-Kantara, devant la gare de chemin de fer. Ces derniers sont en colère contre les pratiques frauduleuses de certains de leurs collègues transporteurs, hors wilaya (Béni-Oualbane, Collo, El-Harrouch, Sidi Mezghiche, Oum-Toub, Ain-Kechera, Skikda, Azzaba, etc.) qui sont basés, maintenant, à la gare routière de Boussouf et qui ont pris l'habitude de faire un détour par Bab El-Kantara pour racoler la clientèle qui veut rejoindre Hamma-Bouziane, Didouche Mourad ou Zighoud-Youcef. «Nous avons signalé ce phénomène à notre syndicat et à la direction des Transports, mais, apparemment, rien n'est fait pour y mettre fin», se lamente-t-on.

«Cette situation», nous a expliqué, hier, un transporteur de la ligne Constantine-Zighoud Youcef, en l'occurrence M. Mahcène Aziz, «perdure et provoque une certaine pagaille, ou ?fawdha', comme on l'a répété, avec insistance, en suscitant l'énervement des transporteurs des lignes Zighoud-Youcef, Hamma-Bouziane, Didouche Mourad et Béni-Hamidane, domiciliés à Bab El-Kantara.

«Dernièrement, ils ont pris la résolution de s'opposer, par la force, à ces fraudeurs, en guettant leur passage, mais nous les avons dissuadés et réussi à les convaincre qu'il faut régler le problème par la voie légale, en laissant le soin d'agir, à notre syndicat, pour régler ce problème, en collaboration avec la direction des Transports, a indiqué notre interlocuteur. Celui-ci ajoutera que le responsable du syndicat des transporteurs aurait promis que cela sera fait dès, aujourd'hui dimanche 23 novembre. L'autre problème oppose les transporteurs de Zighoud-Youcef à l'Administration des Contributions diverses, à propos de la taxe sur le chiffre d'affaires (TCA). Auparavant, a expliqué, encore, M. Mahcène, le calcul de cette taxe se faisait à partir d'un chiffre d'affaires fixé, de manière forfaitaire, à 30 millions de centimes, par trimestre et chaque transporteur payait, régulièrement, la somme de 900 dinars. Mais, la donne a changé et la base de calcul de la taxe se fait, maintenant, sur un chiffre d'affaires de 70 millions de centimes, ceci alors que, dans le même temps, le nombre de bus en exploitation, sur cette ligne, a, pratiquement, doublé, passant de 12 à 24. Aussi, la nouvelle assiette foncière oblige, chaque transporteur, à s'acquitter de plus de 2.200 DA, par trimestre. Et notre interlocuteur d'intervenir, encore, pour dire que « si l'on tient compte du fait que la multiplication des bus a fait baisser le chiffre d'affaires individuel, du coût de la pièce de rechange qui augmente, constamment, ainsi que le mazout et les frais du personnel, les transporteurs vont travailler à perte et finiront par mettre la clé sous le paillasson. Il y a quelques mois, nous avons organisé un mouvement de protestation, en interrompant le travail pendant deux jours, mais le problème n'a pas été réglé pour autant». Le marasme dans le quel pataugent les transporteurs de la ligne Constantine-Zighoud Youcef est connu du responsable de leur syndicat, M. Bousmid, avec qui nous nous sommes entretenus, hier. Il ne cachera pas la réalité de la menace de cessation d'activité brandie par les opérateurs. «Malheureusement, le directeur des Contributions diverses de Zighoud-Youcef ne veut pas entendre parler de diminution de la taxe sur le chiffre d'affaires, et ce, malgré les nombreuses interventions que nous avons faites, auprès de lui, aidés en cela par le chef de la daira lui-même, lorsque ce dernier avait reçu et écouté les plaignants. Je vais relancer encore, cette semaine, les contributions diverses et écrire à l'inspecteur avec ampliation à M. le wali», a promis M. Bousmid. Pour le cas des bus hors wilaya qui empiètent sur les lignes se trouvant sur leur parcours, il dira que ce problème est bien pris en charge par le directeur des Transport qui s'est montré résolu à le régler. «Ce n'est qu'une question de temps», a affirmé le responsable du syndicat des transporteurs.