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Selon le DG d'ALGEX : «Il faut dépolitiser le dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC»

par El-Houari Dilmi

« Avec plus de 60% des échanges commerciaux de l'Algérie avec la seule Union européenne, il est très difficile d'entrevoir un avenir meilleur pour nos exportations en l'état actuel des choses», a tranché hier sur les ondes de la Chaîne 1 de la radio nationale le directeur général de l'Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (ALGEX), M. Boukhalfa Khamnou.

Commentant la participation de l'Algérie pour la première fois aux travaux de la 10ème Conférence mondiale de promotion du commerce (OPC), Boukhalfa Khamnou a plaidé pour la recherche d'autres marchés en Afrique, dans le monde arabe et aux Amériques, estimant que le pays «a besoin d'une volonté politique forte pour placer l'entreprise algérienne à l'international, à commencer par la facilitation des procédures douanières et l'allégement de la réglementation des changes», a-t-il expliqué. L'Algérie «a urgemment besoin d'une stratégie claire pour la définition des mécanismes et normes en matière d'exportation à destination des nouveaux marchés» a encore indiqué le DG d'ALGEX ajoutant que la situation actuelle du pays «est obérée par une demande intérieure qui explose et la qualité peu fiable de nos produits pour être compétitifs à l'international», a-t-il souligné. Regrettant que l'Algérie soit encore à 3% seulement de ses exportations hors hydrocarbures, Boukhalfa Khamnou a également mis le doigt sur ce qu'il a appelé «le ventre mou» de l'économie nationale, à savoir «l'incapacité des entreprises algériennes à répondre à la demande du marché extérieur, avec la qualité voulue et en temps voulu». Citant l'exemple des produits de la terre, le DG d'ALGEX expliquera «qu'il est très difficile d'exporter nos produits agricoles frais en l'absence d'unités d'emballage et de mise en boîte qui sont essentielles dans l'opération d'exportation, pour ce qu'elles représentent dans la bonne conservation du produit, son label et sa présentation sous sa meilleure forme». Invitant les jeunes à investir dans le créneau des unités d'emballage et de mise en boîte, «très porteur» selon lui, l'invité de la Chaîne 1 expliquera que les dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes «peuvent être mis à profit pour booster ce segment d'activité, capital dans la labélisation et l'acquisition de la marque déposée pour certains produits algériens».

A la question de savoir comment l'Algérie se préparait pour son adhésion à l'OMC, le directeur général d'ALGEX a estimé que le pays «ne pouvait pas rester éternellement en dehors d'un monde devenu un grand village», ajoutant que l'Algérie «était de facto membre de cette organisation mondiale du fait de l'importance de ses échanges commerciaux avec l'Europe». Appelant à «dépolitiser» ce dossier, «sensible à plusieurs égards», Boukhalfa Khamnou dira que l'Algérie «ne peut pas perdre de temps avant d'adhérer à cette organisation», révélant, à ce titre, qu'une quinzaine de pays seulement n'ont pas encore fait leur entrée à l'OMC. Concernant la concurrence faite par les importateurs aux producteurs locaux, le DG d'ALGEX dira qu'il s'agit là «de la loi du marché libre», reconnaissant, cependant, que l'Etat «gagnerait à mettre en place des mécanismes, en dehors des procédures douanières, pour protéger la production nationale». L'Algérie compte actuellement près de 500 exportateurs contre plus de 30.000 importateurs, selon le DG d'ALGEX. Ce dernier a, par ailleurs, annoncé qu'en vue de développer les exportations hors hydrocarbures, son agence «allait mettre à la disposition des opérateurs économiques, des institutions et des établissements, un portail électronique exhaustif qui offre tous les services nécessaires concernant le commerce extérieur».