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La première voiture algérienne, tout un «Symbol»

par Hassan H.

« Symbol» la bien nommée. L’inauguration en grande pompe de l’usine automobile de Oued Tlelat, le gouvernement a clairement voulu en faire un double symbole. Symbole d’abord de la ré- industrialisation du pays qui est le nouveau crédo des autorités algériennes et symbole aussi d’un partenariat international exemplaire (gagnant-gagnant, comme on dit aujourd’hui et comme l’assure M. Sellal) placé sous le signe de l’indépassable et inamovible règle du 51/49.

Alors on a un petit peu, et même beaucoup, gonflé les chiffres On commence avec un investissement de 50 millions d’euros mais, c’est promis, on arrivera rapidement à 400 et pourquoi pas à 800 millions d’euros dans quelques années. Admettons, de toutes façons, au point ou sont parvenus notre outil industriel et nos capacités de formation, il faut rester modeste et (re)commencer petit .Reste tout de même à savoir si le projet Renault dont l’implantation a nécessité un forcing politique des autorités algériennes (et françaises aussi d’ailleurs), qui ont un peu tordu le bras aux dirigeants de la marque au losange, sera un projet économiquement viable dans les conditions et avec les contraintes qui ont présidé à sa naissance. (voir nos articles)

La politique industrielle, justement, c’était aussi le thème de la Conférence nationale qui a réuni, pendant 3 jours au Club des Pins, la fine fleur de l’intelligence économique algérienne, comme dirait M. Bouchouareb. Près d’une semaine après la clôture de cette ambitieuse manifestation, on a beau chercher, on n’aperçoit pas clairement ce qui pourrait être ne serait ce que l’esquisse de la «vision économique stratégique» dont elle devait dessiner les contours pour notre pays à l’horizon si proche de 2020. Ce qu’on voit bien en revanche c’est que les réflexes de l’économie rentière ont la vie dure et que le gouvernement qui, comme le jure le premier ministre M. Sellal «a pris toutes les mesures nécessaires pour faire face à la baisse du prix du baril» continue à faire fonctionner la pompe à finances du budget de l’Etat ( et maintenant pour cause d’essoufflement de ce dernier, des banques publiques) comme si de rien n’était. (voir nos articles).

En tous cas ce n’est sûrement pas du côté du gaz de schiste que viendra la solution. Omar Aktouf qui connaît bien le Canada et l’expérience nord américaine dans ce domaine assure que même le géant EXXON «y a perdu sa chemise». On ose à peine imaginer ce que nous même risquerions d’y perdre…