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Les premières pluies mettent à nu les rafistolages : Le réseau routier intra et extra-muros en constante dégradation

par S. C.

Une fois de plus, les premières pluies ont mis à nu la fragilité du réseau routier local aussi bien en intra qu'en extra-muros.

Il ressort que malgré les incalculables opérations de réfection dont elles ont fait l'objet depuis de nombreuses années, les routes d'Oran demeurent dans un état pitoyable et nourrissent le courroux des automobilistes. L'un d'eux n'ira pas avec le dos de la cuillère pour considérer que «les services étatiques concernés, tous niveaux confondus, confirment leur incompétence à réhabiliter le réseau routier malgré les milliards». Chaque année et à la lecture des programmes communaux de développement, d'importantes enveloppes financières sont allouées pour la réhabilitation des routes, une cinquantaine de milliards en moyenne pour le groupement d'Oran. Au retour, ces routes ne sont que rafistolées : crevasses, nids-de-poule et fissures mettent à mal autant la mécanique automobile que les nerfs des conducteurs. «On n'arrête pas les travaux partout à Oran, devenu un chantier à ciel ouvert mais à peine une route est-elle terminée qu'elle reprend son aspect antérieur», s'indigne un chauffeur de taxi. Un autre automobiliste va plus loin : «On se croirait dans un douar et non plus dans une wilaya qu'on s'obstine à présenter comme étant l'une des plus belles d'Algérie et de la Méditerranée». Il est vrai qu'en matière d'apparat et d'éclat, Oran a su démontrer qu'elle n'avait de leçon à recevoir de personne, notamment en réussissant à camoufler la rare médiocrité de sa voirie et le fait qu'elle soit l'une des cités les plus sales du pays. Il n'est qu'à se rappeler l'énergie débordante dont les pouvoirs publics ont fait preuve pour préparer les visites du président de la République ou la tenue de manifestations internationales, comme par magie, les fissures étaient momentanément colmatées (du moins sur l'itinéraire présidentiel), plantes et fleurs apparaissaient, les avenues étaient embellies, les nouvelles cités avaient, comme par enchantement, leurs espaces verts, les façades des immeubles repeintes et la ville retrouvait une grâce certaine. A telle enseigne que les habitants en arrivaient à souhaiter que le chef de l'Etat «visite tous les jours» Oran. Malheureusement, une fois les lampions éteints et les délégations officielles reparties, la ville reprenait son apparence «normale» et les Oranais renouaient avec les soucis au quotidien.