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Le ministre sahraoui des AE répond à Mohamed VI

par Salah-Eddine K.

Selon le ministre sahraoui des Affaires étrangères, au moment où la cause sahraouie avance en s'accélérant, le roi du Maroc Mohamed VI vient de saper tous les espoirs d'un règlement pacifique.

La responsabilité du Conseil de sécurité est engagée en sa qualité de garant de la paix.

La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a réagi hier au siège de son ambassade à Alger à travers son ministre des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Essalek au discours qu'a tenu Mohamed VI le 6 novembre dernier. Le Maroc, a indiqué le ministre des AE sahraoui, ne cesse de s'illustrer par ses «volte-face» en ce qui concerne le règlement du dossier sahraoui. «Le Maroc qui vient confirmer encore une fois sa vision et sa politique d'occupation vis-à-vis du Sahara Occidental a, encore une fois, sapé les bases et tout espoir d'une solution à ce conflit», a indiqué l'orateur qui qualifia le discours de Mohamed VI d'«irréfléchi» et «suicidaire» en ce sens qu'il va isoler davantage le régime marocain par rapport à la communauté internationale et même par rapport aux pays qui lui ont assuré soutien et logistique pour l'occupation du Sahara.

Ould Essalek est revenu sur la politique de lobbying marocain et l'achat de voix de membres (influents ou pas) travaillant dans des organisations onusiennes (organisations humanitaires, haut commissariat aux réfugiés, commission onusienne des droits de l'homme et autres organisations). Ces pratiques auxquelles se livre le Maroc sont un secret de polichinelle, sauf pour une certaine presse notamment occidentale qui n'en fait pas encore écho dans ses colonnes pour des raisons évidentes. Le représentant sahraoui affirme que les Sahraouis ont souffert autant qu'ils ont espéré une solution consistant dans le référendum pour son autodétermination depuis le cessez-le-feu en 1991. Mais depuis le Maroc de Mohamed VI ne cesse de mener en bateau la communauté internationale, l'ONU et le Conseil de sécurité en ce qui concerne la question sahraouie. En réalité, le Maroc ne veut pas de vote ni pour une autonomie ni encore moins pour l'autodétermination du peuple sahraoui.

L'ONU doit savoir que le Maroc ne va pas «changer sa position», a indiqué l'orateur. Considérant l'intervention du roi du Maroc comme une insulte, le conférencier affirme que son pays s'est de tout temps soumis à la volonté onusienne pour le règlement de ce dossier mais le temps a prouvé que le Maroc ne veut pas d'une solution qui sera acceptée par le peuple sahraoui et la communauté internationale. Et d'ajouter : «Nous défions le Maroc que même l'initiative d'autonomie dont fait référence le roi du Maroc n'est à vrai dire même pas envisageable. Voilà que le régime marocain se dévoile sous son véritable visage». D'où l'appel pressant à l'ONU, à l'Union africaine et particulièrement aux membres du Conseil de sécurité pour prendre leurs responsabilités.

«En dehors de la solution de l'autodétermination, les Sahraouis retourneront à la légalité des armes et mèneront, cette fois-ci, des batailles militaires», conclut Ould Essalek.