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Déraillement du train Alger - Thénia : Les explications de la SNTF

par El-Houari Dilmi

Le directeur général de la Société nationale de transports ferroviaires (SNTF), M. Yacine Bendjaballah, a livré, hier dimanche dans un entretien à la Chaîne 3 de la radio nationale, sa version des faits du déraillement du train Alger - Thénia de mercredi dernier, faisant un mort et 105 blessés.

En effet, «les premières lectures et analyses des enregistreurs des données de circulation (boîtes noires) du train, assurant la liaison Alger - Thénia, qui a déraillé, mercredi dernier à l'entrée de la gare de Hussein Dey, nous laissent penser que c'est bien une vitesse élevée qui serait à l'origine de l?accident» a reconnu le premier responsable de la SNTF. Témoignant sa reconnaissance aux différents intervenants «qui ont bien géré le sinistre, avant de rétablir progressivement le trafic ferroviaire», le DG de la SNTF a néanmoins expliqué que «d'autres paramètres restent à définir par l'enquête en cours pour déterminer les causes réelles de l'accident».

Au sujet de la responsabilité du conducteur dans le déraillement du train, le DG de la SNTF a estimé qu'il est «encore trop tôt pour incriminer le conducteur, en l'état actuel de l'enquête», n'excluant pas «l'hypothèse plausible» selon lui, «d'un malaise qu'aurait eu le mécanicien, juste avant de s'engager sur la voie déviée, où la vitesse est limitée à 30 km/h» a-t-il indiqué. «On n'arrive pas à comprendre comment le conducteur roulait à une vitesse aussi élevée» a-t-il dit.

Confirmant que le trafic ferroviaire (en électrique et en diesel) a repris à 100%, y compris pour les trains de banlieue, M. Yacine Bendjaballah a cependant averti que des perturbations pourraient être enregistrées pendant quelques jours encore, en raison « de la faible vitesse de circulation des trains, jusqu'à réparation totale des voies endommagées » a-t-il indiqué. A la question de savoir si la responsabilité du conducteur n'était pas engagée, considérant que ce dernier n'avait qu'une seule année d'ancienneté, le DG de la SNTF a expliqué que si le conducteur «avait effectivement une seule année d'expérience, il a été aussi formé pendant une autre année avant sa prise de fonction», ajoutant que «le niveau universitaire est requis pour ces postes très sensibles, sans parler des tests psychotechniques qu'ils subissent et la formation sur simulateur, avant d'être encadrés par des chefs-conducteurs pendant le stage pratique, qui dure plusieurs mois».

Confirmant que l'entretien et la maintenance des voies «se fait régulièrement selon un programme préétabli chaque année», Yacine Bendjaballah a, par ailleurs, indiqué que la SNTF a «l'obligation de consommer la dotation financière d'un montant de 5 milliards de dinars, dégagée chaque année par l'Etat, pour l'entretien du rail», ajoutant que les équipements nouvellement acquis «sont de très haute sécurité, aussi bien pour notre personnel que pour les passagers» a-t-il affirmé.

Au sujet de l'extension du réseau ferroviaire aux banlieues des grandes villes du pays comme Oran, Constantine, ou encore Annaba, l'invité de la chaîne 3 dira que parallèlement à la formation en cours du personnel, sa société a acquis 17 autorails et 64 nouvelles automotrices pour la desserte de nouvelles lignes comme Alger - Tizi Ouzou, Alger - Zéralda et Alger - Aéroport international Houari Boumediene, « de même que nous travaillons pour assurer la même qualité de service pour la desserte des banlieues des grandes villes du pays, conformément aux orientations qui ont sanctionné les assises nationales du secteur des transports, tenues en décembre dernier à Alger » a-t-il souligné. Concernant l'électrification du rail, le DG de la SNTF expliquera que sa société est exploitante de l'agence nationale de développement du rail avec 3.800 kilomètres mis en service, avant d'atteindre un réseau ferré électrifié de 12.500 kilomètres en double voie à l'horizon 2025. Annonçant qu'un plan de développement est en cours pour le renforcement du transport de marchandises, avec des joint-ventures passés avec plusieurs ports du pays, et contribuer ainsi à réduire les surestaries qui coûtent très cher au pays, Yacine Bendjaballah a également expliqué qu'un deuxième plan est en cours de lancement «pour l'amélioration des conditions d'accueil dans les gares ferroviaires, dont plusieurs seront réhabilitées» a-t-il indiqué. L'insécurité et le nombre inquiétant d'agressions dans les trains de transport de voyageurs, la dotation des voitures en caméras de surveillance, les atouts à faire valoir par la SNTF pour lutter contre les accidents de la route et l'encombrement dans la ville d'Alger et les autres grandes villes du pays, ont été les autres points débattus avec le DG de la société nationale de transports ferroviaires.