Créer des postes de «conseillers communaux aux risques majeurs», est une
des recommandations phares des participants aux Journées scientifiques de
l'Ingénierie du risque, dont les travaux ont été clôturés, hier, à Oran, après
deux jours de travaux. Ces Journées scientifiques de l'Ingénierie du risque
(JSIR) ont été organisées par la faculté de Chimie de l'Université des Sciences
et de la Technologie d'Oran, ?Mohamed Boudiaf', USTO, en association avec la
formation Génie du Risque de l'USTO et l'Institut de Formation et de Recherche
en Environnement Informationnel, IFREI (Paris). Dans une communication,
présentée le premier jour des travaux, dédiée à la formation dans le domaine de
l'Ingénierie du risque, un universitaire français a mis l'accent sur la demande
naissante des collectivités locales des départements français d'Outre-mer, sur
des formations de conseillers aux risques, au profit de leurs personnels. A la
différence de la formation de Master (400 heures de cours), ces formations
ciblées (pas plus de 200 heures), sont destinées aux agents communaux, visant à
intégrer la problématique du risque, dans l'acte de gestion, a souligné le
conférencier. Des arguments qui semblent avoir convaincu les représentants des
pouvoirs publics, présents au cours de ces deux journées scientifiques à
s'inspirer de l'expérience française. «Il faut, aujourd'hui, un conseiller aux
risques auprès des collectivités parmi les Masters formés sur les techniques de
gestion des risques», a suggéré le président de l'Assemblée populaire de la
wilaya d'Oran, lors de cette rencontre, en présence du wali d'Oran et du Consul
général de France, à Oran. Une proposition qui peut être envisagée, avec
l'appui de l'Université des Sciences et de laTechnologie d'Oran ?Mohamed
Boudiaf,' a indiqué M. Abdelhak Kazi Tani, cité par l'APS. «Il faut capitaliser
les expériences pour prendre en main chaque action, prise dans le cadre de la
construction métropolitaine de la nouvelle ville d'Oran», a souligné, pour sa
part, le wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane, invitant les scientifiques à intégrer
tous les aspects techniques et scientifiques, pour appuyer et aider à la
décision des élus et des institutions. «Un projet doit s'évaluer par son
analyse aux risques majeurs», a-t-il déclaré à l'adresse de l'assistance formée
d'académiciens, de praticiens et de gestionnaires, rappelant qu'Oran est située
sur une zone tectonique et abrite le plus grand complexe pétrochimique du pays.
La rectrice de l'USTO, Aïcha Derdour, a appelé à renforcer l'apprentissage et
la professionnalisation, à travers les parcours de Master, dans le but de
compléter la formation initiale universitaire, estimant que «la performance
technique n'a de sens que si elle arrive à anticiper et prévenir les risques et
catastrophes». Mme Derdour a appelé, dans ce contexte, à asseoir une politique
de prévention et de protection des personnes, de l'environnement et des biens
ainsi qu'une stratégie publique de défense civile. Le responsable scientifique
?Master Génie du Risque' à la faculté de Chimie et président du Conseil
scientifique de l'Institut de Formation et Recherche sur l'Environnement informationnel
«IFREI» (Paris France), Aziz Belkhatir, a appelé, quant à lui, à «agir à
l'échelle locale, afin de rendre notre territoire plus sûr, plus adapté, plus
préparé à la présence du risque». «Le défi consiste à développer les différents
champs de l'innovation technologique, économique, social, juridique et
institutionnelle, en intégrant la composante du risque, en tant que système
global, garante de la sécurité, la performance et la durabilité des produits,
des procédés mis en œuvre», a-t-il estimé.