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Plus de 9.000 nouveaux cas de cancer du sein recensés, annuellement : Les médecins recommandent un protocole thérapeutique pluridisciplinaire

par Sofiane M.



Le cancer du sein concerne, de plus en plus, de femmes jeunes, en Algérie. Il est, désormais, le cancer le plus fréquent chez la femme, avec plus de 9.000 nouveaux cas enregistrés, chaque année. Les 11èmes Journées internationales d'Oncologie médicale d'Oran, qui ont été organisées, les 7, 8 et 9 novembre, en cours, à l'hôtel ?Méridien' pour traiter du thème du cancer du sein, localement avancé et métastatique, ont été sanctionnées par plusieurs recommandations pour juguler le fardeau du cancer et en particulier la sensibilisation des femmes sur le diagnostic précoce et l'adoption de protocoles thérapeutiques pluridisciplinaires.

Le professeur Bousahba Abdelkader, chef de service Oncologie, de l'hôpital d'Oran, et président de ces 11èmes Journées internationales, a insisté, samedi soir, lors d'un point de presse, sur le diagnostic précoce pour réduire les cancers métastatiques qui nécessitent des traitements coûteux et ultra-ciblés, avec des résultats «peu probants». Le traitement d'une seule patiente, atteinte d'un cancer du sein localement avancé et métastatique, coûte près de 300 millions de centimes. Le plus préoccupant est que dans 60% des cas, le diagnostic est effectué à un stade métastatique. L'accélération des coûts de traitements ultra-ciblés des cancers métastatiques s'est invitée, samedi, dans le débat et les oncologues ont, notamment, insisté sur la prévention et le diagnostic précoce pour optimiser les chances de guérison. Des statistiques fournies par des oncologues du service de gynéco-obstétrique (maternité) de l'hôpital d'Oran, relèvent que dans 66,61% des cas, le diagnostic est porté, au cours de la première année de la manifestation clinique du cancer du sein. Les femmes âgées entre 35 et 55 ans sont les plus touchées par ce cancer, avec une fréquence de 48% des cas dépistés positifs. Le professeur Djillali El Wafi, doyen des oncologues algériens, relève qu'entre 500 et 600 nouveaux cas sont enregistrés, chaque année, dans le seul service d'oncologie du CHUO. Le cancer du sein est le plus fréquent chez la gent féminine, à Oran, avec un taux de 43%, avant le cancer de l'utérus (14%).

Plus préoccupant est que le cancer du sein comporte un risque élevé de développer des métastases, autrement dit ce cancer peut se propager à d'autres parties du corps. Le cancer du sein se dissémine, le plus souvent, aux os, au foie, au poumon ou au cerveau. Le doyen des oncologues algériens n'hésite pas à qualifier la progression des cancers, en Algérie, de «fléau». «Le cancer est un problème de santé publique. La progression du nombre des nouveaux cas est, essentiellement, due à deux paramètres : les facteurs à risques et l'évolution des méthodes d'exploration (radiologie, scanner, IRM?). Les gens mouraient, dans le passé, par le cancer sans le savoir, mais aujourd'hui les techniques d'exploration permettent de diagnostiquer ces pathologies», précise notre interlocuteur. Il ajoute que de grands efforts ont été entrepris, ces 30 dernières années, pour améliorer la prise en charge des cancéreux. «Nous avons, aujourd'hui, 610 oncologues, dont la moitié exerce à l'Ouest. Nous formons, chaque année, 60 à 65 nouveaux spécialistes. Nous avons réussi, ainsi, à couvrir presque tout le territoire national. La moyenne de distance pour faire une consultation qui était de 550 km, il y a quelques années, a été réduite considérablement. Notre objectif est de satisfaire les normes fixées par l'OMS c'est-à-dire avoir un service d'oncologie pour 50.000 habitants», déclare le professeur El Wafi.

Il est à noter que les cancers métastases sont, désormais, pris en charge grâce aux nouveaux traitements. Les oncologues optent, de plus en plus, pour les thérapies moléculaires ciblées qui sont des traitements médicamenteux qui ont, pour effet, de freiner la progression de la maladie, en agissant, directement, sur certains mécanismes de développement des cellules cancéreuses.