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Le gouvernement, les experts et la chute du prix du baril

par Hassan H.

Le mois d’octobre a été marqué par de nombreuses prises de paroles d’experts et d’économistes algériens inquiets à la fois de l’accélération de la chute de nos revenus pétroliers et de l’absence apparente de réaction des pouvoirs publics. Pour la plupart d’entre eux, nous nous dirigeons vers une crise financière sévère. A quelle échéance ? Cinq ans ? Dix ans ? Peu importe, ce qui compte c’est cette prise de conscience qui ne vient pas et un gouvernement qui reste dans la dénégation. A Oran, en célébrant 50 ans de production gazière (voir notre article), le ministre de l’énergie M. Youcef Yousfi promets encore des lendemains pétroliers qui chantent et une augmentation de la production de 40% dans les 5 ans qui viennent. Personne n’y croit vraiment et les experts relèvent de façon inquiétante (voir notre article), que les découvertes récentes en hydrocarbures "sont loin de compenser les quantités produites".

Alors, l’Algérie a t’elle encore un avenir pétrolier ? Peut être, grâce notamment à «l'amélioration du taux de récupération des gisements en cours d'exploitation» disent en chœur les anciens PDG de Sonatrach .Pour le gaz de schiste en revanche, il faudra attendre au moins jusqu’en 2030. En attendant, tout le monde est d’accord : notre plus grand gisement c’est la révision d’un modèle énergétique ultra dépensier. Les seules subventions aux carburants nous coûtent annuellement près de 12 milliards de dollars. C’est Benachenhou qui le dit.

Pour la plupart des experts nationaux, en dépit des quelques marges de manœuvre encore disponibles dans le secteur des hydrocarbures, les réponses passent aujourd’hui par la remise en cause du modèle rentier. La redéfinition de la politique sociale, la maîtrise des importations et des dépenses publiques ainsi que la promotion d'une économie hors-hydrocarbures portée par des secteurs porteurs et bien ciblés sont les pistes les plus souvent évoquées .Ce n’est manifestement pas la voie choisie par un exécutif qui préfère continuer à réfléchir sur le prix du pétrole «compatible» avec le financement de notre économie. Pourtant, comme le dit cette fois Mouloud Hedir : «C’est à l’économie algérienne de s’adapter aux réalités du monde et pas l’inverse».