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CAN 2015- La CAF brandit les menaces et multiplie les consultations: Le Maroc encourt de lourdes sanctions

par M. A.



La réunion du comité exécutif de la CAF le 2 novembre prochain à Alger, soit au lendemain de la finale retour de la Ligue des clubs champions d'Afrique à Blida au stade Mustapha Tchaker, est attendue avec impatience par les férus du ballon rond et les différentes fédérations africaines et ce pour être fixés quant au pays qui abritera la CAN 2015 après que le Maroc eut sollicité le 10 octobre dernier le report de la compétition prévue du 17 janvier au 8 février 2015 sur son sol et ce en raison de la propagation de l'épidémie d'Ebola qui sévit dans l'Afrique de l'Ouest et qui peut atteindre jusqu'à 20.000 morts avant que ce fléau ne soit endigué en se basant sur les prévisions de l'OMS.

Toujours est-il que la CAF, qui campe sur sa position, à savoir que la plus importante compétition sportive du continent se déroulera aux dates prévues, se trouve dans une situation embarrassante même si cette dernière dispose d'un plan B.

Il est clair aujourd'hui au vu du développement de la situation, au Maroc on reste indécis quant à prononcer le forfait. Dans les milieux sportifs, on estime que le Maroc qui aura la charge d'organiser le Mondial des clubs pour la deuxième année consécutive au mois de décembre prochain s'est quelque peu précipité. Entre les craintes de cette épidémie qui risque d'avoir de fâcheuses conséquences sur sa population où l'on risque un soulèvement et les sanctions qu'il encourt en cas de forfait, le Maroc a revu sa position.    

Dans ce contexte, le mieux placé pour confirmer cette thèse est son ministres des Sports, lequel dans une déclaration à l'AFP le 14 octobre dernier avait temporisé sur la position de son pays si sa demande de report était refusée. « Il est encore trop tôt pour parler d'une décision définitive (sur un retrait en cas de refus de report), on n'a pas encore tranché ». Et de rappeler que la demande de report est « motivée essentiellement par le dernier rapport de l'OMS, où il est question de chiffres alarmants quant à la propagation du virus ». A noter que l'épidémie d'Ebola a déjà fait près de 4.500 morts, en grande majorité dans l'ouest du continent africain, en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

Si du côté de la CAF, on ne reste pas les bras croisés en multipliant les consultations avec bon nombre de pays dont l'Afrique du Sud, premier pays africain à organiser un Mondial, celui de 2010, et qui semble le mieux indiqué car disposant des infrastructures haut de gamme pour abriter ce rendez-vous, il n'en demeure pas moins que l'instance présidée par Issa Hayatou au cas où le Maroc se désisterait ne fermera pas les yeux et a brandi d'ores et déjà des menaces.            Dans ce contexte, selon un membre de la CAF sous couvert d'anonymat, « le football marocain est exposé à un éventail de sanctions », que ce soit par la CAF ou la FIFA. Même plus, le Maroc pourrait également être exclu de toutes les compétitions africaines dans toutes les catégories d'âge.

Dans un autre registre, selon la même source, sur le plan financier en raison des dommages matériels qui résulteraient, la CAF pourrait exiger une compensation du Maroc, d'autant plus que l'instance africaine a déjà pris des engagements en signant des contrats avec des chaînes satellites.

En attendant le 2 novembre, il y a fort à parier que le Maroc réfléchira à deux fois avant de se prononcer définitivement.