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Style, équilibre et efficacité

par Adjal Lahouari

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, par fois, marquer trop tôt n'est pas bénéfique pour l'équipe menant au score. Un exemple de cette situation nous a été fourni hier, lorsque Brahimi a ouvert le score alors que la première minute ne s'était pas écoulée.

Après cette réalisation, les Verts ont déroulé et tombant, en quelque sorte, dans la facilité. Malgré leur supériorité manifeste, les Algériens auraient dû traduire au tableau de marque leur plus grande maîtrise de jeu. C'était plutôt crispant car les Malaouites misaient sur un contre. Malheureusement pour eux, ils furent bloqués par une défense algérienne intraitable dans les duels et qui, en outre, a pressé haut, bénéficiant, en l'espace de 35 minutes, de quatre hors-jeu.

Il a fallu attendre la quarante-quatrième minute pour voir Mahrez inscrire le second but. Il a été dit que certains joueurs ont paru fatigués après le match à Blantyre, alors que d'autres ont commis quelques erreurs heureusement sans conséquence. Finalement, l'entraîneur pragmatique que demeure Gourcuff a fait sienne la fameuse devise qui veut «qu'on ne change pas une équipe qui gagne», Slimani reprenant sa place, du fait que Belfodil n'a pas su saisir sa chance. Hier à Blida, le public de l'EN attendait le réveil des attaquants, en «sommeil» durant les dernières rencontres et qui ont été relayés par les défenseurs Medjani, Halliche et Mesbah. Conscients de la légitimité de cette attente, Brahimi, Mahrez et Slimani se sont démenés comme de beaux diables.

Face à un adversaire battu sur ses propres terres, c'était en principe une mission abordable. Mais encore fallait-il maintenir cet harmonieux équilibre tactique qui fait désormais la force de l'EN. Dès l'entame du match, les intentions des deux équipes étaient claires de par leurs dispositions tactiques. Les Fennecs ont attaqué tous azimuts tandis que le coach du Malawi, Chimodzi, a renforcé sa défense par deux nouveaux joueurs, Sangala et Malata, pour faire front, dans un premier temps, et de tenter de surprendre la défense algérienne, par la suite. Après le troisième but signé Slimani dans son style caractéristique, la messe était dite. Ce match aura servi les Fennecs à appliquer la consigne principale de leur entraîneur, à savoir conserver le ballon par une circulation précise, ce qui réduit de facto les possibilités de l'adversaire. L'objectivité nous oblige à dire que le niveau, somme toute, moyen du Malawi a facilité la tâche de nos représentants.

Il sera intéressant de voir les coéquipiers de Brahimi se frotter à des rivaux d'un autre calibre pour évaluer avec exactitude leur véritable niveau. Cependant, il est hors de question de faire la fine bouche, les Fennecs se trouvant bel et bien dans une courbe ascendante. Et, en fonction de la marge de progression que tous les techniciens lui reconnaissent, l'avenir de l'équipe nationale s'annonce très prometteur. On peut dire qu'ils sont nombreux les sélectionneurs qui aimeraient être à la place de Christian Gourcuff.