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La «gestion déléguée» et la balance des paiements

par Hassan H.

Cette fois ça y est, il n’y a plus de suspense contrairement à l’année dernière ou l’équilibre avait été sauvé de justesse, la balance des paiements de l’Algérie sera bien déficitaire en 2014. Elle le sera même très largement et beaucoup plus qu’on ne prévoyait voici encore quelques mois. C’est ce que viennent d’annoncer en chœur à la fois le FMI et la Banque Mondiale. Fini donc les fameux «satisfécits» délivrés à l’Algérie pour sa bonne santé financière et sa «stabilité macroéconomique». La terminologie a changé. L’heure est maintenant à la «vulnérabilité» et aux «risques de dérapage». Il a suffi, dans une situation ou notre pays avait été fragilisé par les largesses financières consenties depuis 2011, d’un retournement, pour l’instant encore limité, du marché pétrolier depuis quelques mois pour que nos équilibres financiers extérieurs virent au rouge. En fait il ne s’agit pas vraiment d’une surprise puisque de nombreux analystes nationaux, bien avant le FMI, annonçaient déjà depuis plusieurs années la fin prochaine des vaches grasses. Une perspective qui ne semble pas émouvoir les autorités algériennes qui continuent imperturbablement de confectionner des programmes d‘investissements et des lois de finances, comme celle en préparation pour 2015, basées sur un baril à plus de 100 dollars (voir notre article sur l’absence apparente de réaction du gouvernement face au choc financier externe).

Il ne serait cependant ni juste ni tout à fait exact de dire que le gouvernement ne fait rien pour réduire les dépenses du pays. Dans le domaine de la gestion déléguée par exemple qui s’est révélé très couteux pour les finances nationales avec l’intervention de partenaires internationaux dans la gestion de l’eau ou des infrastructures de transports, métro et tramways, etc., les choses sont en train de changer. L’«assistance technique», réputée moins couteuse et plus ciblée doit maintenant prendre le relai. Le problème c’est que pour la gestion des déchets ménagers par exemple les problèmes techniques les plus lourds sont encore devant nous et qu’on risque de s’acheminer aussi pour les résoudre vers le recours à… la gestion déléguée. Et dans ce domaine aussi, le groupe Suez a des idées et a fait des propositions (voir nos articles). Malheureusement pour la santé future de notre balance des paiements, ce ne sera pas gratuit.