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Installation d'une antenne-relais près de l'école Mohamed Racim : Sit-in de protestation des parents d'élèves

par Houari Barti

Des parents d'élèves ont observé hier un sit-in devant l'école primaire « Mohamed Racem », dans le quartier de l'Hippodrome (secteur urbain El Makari), en signe de protestation contre l'installation d'une antenne relais de téléphonie mobile à proximité de l'établissement scolaire. Un projet qui suscite une vive polémique depuis l'année dernière, date du lancement des premiers travaux, non seulement parmi les parents d'élèves mais aussi parmi les riverains. Argument avancé : «le risque potentiel que représente cet équipement, et surtout les champs électromagnétiques qu'il génère, sur les personnes qui y sont exposées, particulièrement les enfants, les personnes âgées ou souffrant de maladies chroniques».

L'année dernière déjà, des habitants de la zone ont contesté officiellement dans une pétition le choix de ce site, notamment sa proximité d'un établissement scolaire. Les protestataires ont même saisi par écrit le procureur de la République pour dénoncer l'installation de l'antenne, qui n'a, selon eux, fait l'objet «d'aucune concertation ni avec les riverains, ni avec les responsables de l'école mitoyenne». Mais toutes ces démarches ne semblent pas avoir été suffisantes pour dissuader les auteurs de ce projet. L'antenne-relais a bel et bien été posée en attendant l'installation des autres accessoires au niveau d'une habitation mitoyenne de l'école Mohamed Racim.

On nous confiera que les parents d'élèves comptent empêcher leurs enfants de rejoindre les bancs d'école aujourd'hui avant de se diriger vers la wilaya pour y exposer leur problème au chef de l'exécutif. On nous apprend même que des démarches pour porter l'affaire devant la justice seraient actuellement en cours, car on estime que l'intérêt des enfants n'a pas été du tout respecté dans la procédure ayant permis le lancement de ce projet.

En théorie, la délivrance d'une autorisation pour l'installation d'une antenne-relais est soumise à l'appréciation de la wilaya, sur la base du dépôt, par l'opérateur d'un dossier, mais aussi sur celle des avis favorables émis par plusieurs instances locales à l'instar de l'APC et des directions chargées de l'Urbanisme, de la Santé et de la Population, de la Protection civile, de l'Environnement, de la Poste et Technologies de l'information, et de l'Energie et des Mines. Tous ces organismes doivent émettre leur avis, dans un délai n'excédant pas les 15 jours, à compter de la date de réception du dossier. Personne parmi les riverains ou les parents d'élèves ne sait à ce jour si cette procédure a été respectée ou pas.

Pour rappel, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Zohra Derdouri, avait annoncé l'année dernière le lancement au cours du deuxième semestre de 2014 d'une opération d'évaluation de l'impact sur la santé des ondes émises par les relais de téléphonie mobile. La ministre avait indiqué également que son département allait acquérir, prochainement, des équipements dotés de moyens d'évaluation des fréquences pour mettre fin à l'anarchie qui prévaut dans l'installation des antennes relais de téléphonie mobile. Elle avait expliqué par ailleurs qu'un travail allait être effectué, en coordination avec le ministère de la Santé, pour la mise en œuvre de textes réglementaires portant sur l'installation de ces antennes. Mme Derdouri avait dans ce même ordre d'idées reconnu l'inexistence de lois ou de textes limitant le seuil des ondes électromagnétiques émises par ces stations. « Les opérateurs téléphoniques adoptent les mesures édictées par des institutions internationales, mais il s'agit d'orientations. Des établissements relevant de l'Organisation mondiale de la santé ont certes établi des seuils de référence, mais n'ont en aucun cas un caractère obligatoire pour les pays », a-t-elle précisé. Néanmoins, elle avait expliqué que la réalisation des points hauts supportant les antennes de téléphonie mobile « est dictée par des textes règlementaires, notamment l'arrêté interministériel de 2006 portant sur le respect des critères relatifs à l'aménagement urbain ». Ces points hauts sont gérés par l'Agence nationale des fréquences chargée de l'étude des demandes sur le plan juridique et la Commission nationale des points hauts. Selon des statistiques communiquées l'année dernière par l'Agence nationale des fréquences, 16.500 sites ont été déclarés par les opérateurs de téléphonie mobile à travers le territoire national.