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AÏN TEMOUCHENT: La pêche de l'espadon fermée

par Mohamed Bensafi

Depuis le début du mois en cours, la pêche de l'espadon durant 61 jours. Cette mesure vient en application de la décision ministérielle (Pêche) interdisant la capture de ce type de poisson dans les eaux territoriales pour une période de 02 mois, qui représente un repos biologique. La période de fermeture est fixée du 01 octobre au 30 novembre. A Aïn Témouchent, toutes les antennes de pêche des ports de pêche de la wilaya sont tenues à refuser toute autorisation de commercialisation de ce type d'espèce. Décrétée le 21 septembre 2011, cette décision intervient dans le but de préserver cette ressource halieutique, a indiqué encore notre source.

Sur le terrain, cette interdiction de pêcher est, comme chaque année, accueillie favorablement par une grande majorité de ces pêcheurs investis dans ce petit métier. Une trêve qui semble même arranger tout le monde. Comme ceux que nous avons rencontrés au port, ce lundi matin, et dont les avis avaient beaucoup de similitude. En voici quelques-uns : «Pourvu qu'elle soit bien respectée par tous» ou encore «Mieux vaut pour tout le monde». Et c'est Safi, ce «champion» de l'espadon qui en dira plus : «Les uns profiteront pour réparer les pannes «fugitives» sur le moteur ou encore réarmer leurs dispositifs de prises, d'autres pourront même aller se recycler à l'école de pêche. Quant à l'espadon, il aura le temps de se reproduire sinon de devenir plus grand».

Pour les scientifiques, l'espadon (ou Xiphias gladius) est un poisson pélagique des mers tropicales et tempérées comme la mer Méditerranée. Il peut dépasser 5 mètres et peser plus de 500 kg. Il possède un long bec (appelé le rostre) plutôt aplati qui représente le tiers de la longueur totale de l'animal. L'espadon se nourrit de calmars et de poissons. Il peut atteindre jusqu'à 90 km/h. Cependant, c'est justement cette qualité physique qui lui procure des ennuis. Des passionnés, pas comme les autres, qui, depuis leurs yachts, et en plus munis de matériels sophistiqués, le mettent à rude épreuve. Un rapport de force que ces richissimes appellent «pêche sportive». Un loisir qui contribue à mettre en danger (menace de disparition) ce poisson, par conséquent faire proliférer certaines espèces comme les méduses dont l'espadon se nourrit habituellement. La méduse (ou morka), cet animal marin invertébré qui se mêle à la sardine et en même temps «gâche» sa pêche.

La gestion de l'espadon est assurée par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), dont l'Algérie est membre. Depuis 1991, la CICTA multiplie les recommandations et établit des quotas de prises par pays membres ou contractants, ainsi que des minima de taille et d'âge. Mais ces poissons continuent à être capturés jeunes, d'où l'état des stocks qui s'en ressent. Chez nous certainement aussi, d'où aussi l'origine de l'arrêté ministériel.