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Pour non-perception de salaire : 420 éboueurs, en grève, à Aïn El Turck

par Rachid Boutlélis

420 éboueurs du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck sont entrés en grève illimitée, pour protester contre la non-perception de leur salaire du mois de septembre. Les grévistes dénoncent, notamment, le fait de n'avoir pas été en mesure, financièrement, de célébrer le sacrifice de l'Aïd El Adha. « Les responsables de la commune ont privé nos enfants du mouton de l'Aïd. Nous ne leur pardonnerons, jamais, cette grave incartade, motivée, uniquement, par une saute d'humeur. C'est une véritable anarchie où la discrimination impose son diktat. Nous interpellons le wali, à qui nous faisons confiance, pour instruire des mesures répressives contre les auteurs de cette situation», se sont insurgés, en écho, des éboueurs de cette commune. Du coup, les effets de cette grève ont, encore, contribué à l'ampleur de la situation de pourrissement, au véritable sens du terme, prévalant dans la principale commune de ladite daïra. En effet, les abats et les restes du sacrifice du mouton sont venus s'entasser dans les rues, les boulevards et même sur les espaces verts, pour, ironie du sort, jouxter les amas d'ordures ménagères et autres détritus, qui existent déjà et défigurent le paysage de cette commune côtière, en dégageant une insupportable puanteur.

Les essaims de moustiques et d'insectes, bourdonnant autour des ordures et des abats du sacrifice du mouton, éparpillés par les chiens errants, ajoutent une touche noire supplémentaire à ce peu reluisant tableau. Cette situation de déliquescence perdure, en fait, depuis le début de la saison estivale et ce, avec la flagrante irrégularité, dans les opérations de ramassage de déchets ménagers. La chaleur caniculaire aidant, la fétidité a franchi, allègrement, la limite du paroxysme, dans les artères et les rues et ce, au grand dam des millions d'estivants, venus en force, au cours du mois d'août, pour respirer, comble de l'ironie, l'air iodé de la mer. La grande majorité d'entre eux a, d'ailleurs, dénoncé ce malheureux état de fait, en le qualifiant de « négligence manifeste de la part des responsables concernés », qui a beaucoup gâché leur séjour, à Aïn El Turck.

« C'est aberrant ! Tous les arguments avancés par les responsables concernés ne tiennent pas la route. Sont-ils conscients ? Notre lieu de résidence est laid et sale » ont déploré des riverains du quartier commandant Ferradj, communément appelé ?douar Maroc'.

Notons, à ce sujet, que selon une source proche de ladite APC, la criarde insuffisance en camions bennes pour la collecte des ordures, est à l'origine de ce triste constat. Toujours est-il que la population réclame, en urgence, des mesures draconiennes, à même d'assainir cette situation, qui ne semble pas, encore, prête d'être rétablie, au vu de son ampleur démesurée.