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35 blessés durant les deux jours de l'Aïd

par A. M.

Selon les informations qui nous ont été fournies, hier, par le directeur de la Communication du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Constantine, M. Aziz Kaabouche, le service des urgences de l'établissement hospitalier a reçu, durant les deux journées de l'Aïd El-Adha, 35 personnes blessées à des degrés divers par des objets contondants, plus spécialement les couteaux qui ont servi au rituel du sacrifice. «Parmi ces personnes, il y avait 5 qui présentaient des blessures graves et elles ont été opérées d'urgence par l'équipe de garde formée de médecins et de paramédicaux. Certains blessés ont échappé à la mort et d'autres à des paralysies certaines», a ajouté notre correspondant au téléphone en ajoutant que «tout marche bien au niveau de ce service».

Mais ses derniers propos ont été malheureusement démentis tout de suite après par un accidenté qui a atterri, hier matin, au service des urgences de l'hôpital et qui a subi les pires avanies au cours de sa prise en charge. «Atterrir au service des urgences du CHU de Constantine durant une journée de l'Aïd, s'est-il plaint, et mis à part l'accident qui vous a amené dans ces lieux plutôt inhospitaliers, constitue la pire des choses qui puisse vous arriver aujourd'hui».

Ce septuagénaire, qui nous a appelés hier matin au téléphone à partir de ce service où il avait été admis pour consultation, a raconté que quelques heures auparavant il avait été victime d'une méchante chute devant la porte de sa maison. Mais en se présentant au service des urgences, quelle ne fut sa surprise d'entendre le médecin qui l'avait examiné lui dire d'aller faire une radiographie dans une clinique privée et lui ramener le cliché qui lui permettra de diagnostiquer les dégâts causés par la chute qu'il a subie. «Je ne peux rien faire à mon niveau car, par manque de clichés, notre radio ne fonctionne pas», lui a expliqué le praticien désolé. «Où vais-je aller aujourd'hui alors que les cliniques sont toutes fermées ?», demande le pauvre accidenté. Faisant un effort, le médecin ordonna au personnel auxiliaire d'aller chercher des clichés au niveau des autres services de l'établissement hospitalier et les agents ont réussi à ramener deux clichés. Malheureusement, c'était des clichés périmés qui n'ont servi à rien. «Personnellement, j'ai été obligé de refaire la radio, mais les clichés sont sortis tout noirs, voilés et ne contenant pas la moindre impression. Le médecin qui m'a traité s'arrachait les cheveux tout en avouant son incapacité à remédier au problème du moment que l'administration de l'hôpital se trouve en congé durant cette seconde journée de l'Aïd El-Adha, journée chômée», nous expliquera encore notre correspondant.

Décrivant ensuite l'état des lieux au niveau du bâtiment du service des urgences, le patient qui, vu son âge, souffre aussi d'incontinence urinaire, nous dira qu'il n'y avait pas de toilettes au niveau de ce service et qu'il fallait se déplacer plus loin dans un autre service pour faire ses besoins. «La saleté est partout, c'est épouvantable ! On patauge dans la boue ramenée par les patients et les agents de nettoyage se distinguent par leur absence. Il y a partout des serpillières qui traînent par terre. Et j'en passe», a conclu cet accidenté qui attendait toujours, avec le médecin à ses côtés, d'effectuer une véritable radiographie.

Contacté dans l'après-midi, le directeur de la Communication du CHU nous a assuré que le problème venait d'être réglé. «Je viens tout juste de parler au magasinier en chef et une nouvelle commande de clichés valides a été remise au service des urgences, et la radio de ce service fonctionne parfaitement maintenant», a répondu M. Kaabouche qui n'a pas voulu s'attarder sur les avatars subis par les patients qui se présentent au service des urgences ni sur l'état des lieux signalés.