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El Kerma : Le cri de détresse des habitants de la cité 57 logements LSP

par Mokhtaria Bensaâd



Après les dernières précipitations, les habitants de la cité des 57 logements LSP, situés à El Kerma, craignent le pire. Les pluies ont de nouveau mis à nu les imper fections et le travail non achevé dans des cités nouvellement « réceptionnées ».          C'est le cas de la cité des 57 logements LSP dont les habitants vivent le calvaire en l'absence de VRD. Bien que sa construction soit très récente, cette cité ressemble actuellement à un vaste chantier abandonné inondé par les eaux de pluie.

Selon un des habitants, à cause des flaques d'eau gigantesques, créées après les dernières précipitations, ses enfants ont dû s'absenter deux jours de l'école, car toutes les routes étaient impraticables. « Impossible de sortir de la maison et de se faire un chemin dans la boue qui couvre tous les espaces », nous confie cet acquéreur de logement LSP qui habite la cité depuis plus d'une année. Pourquoi les VRD n'ont-ils pas été réalisés avant l'attribution des logements ? C'est la question que se posent tous les habitants dont la majorité ont été contraints d'y habiter car, au rythme où se déroulaient les travaux, ils ne pouvaient pas attendre plus longtemps.

Cependant, ce que ces bénéficiaires considèrent comme « illégale » est l'attribution au promoteur qui a réalisé ce projet, le certificat de conformité, alors que les VRD (voiries et réseaux divers) n'ont pas été achevés. Sur ce point, un autre acquéreur se demande avec stupéfaction : « comment on attribue un certificat de conformité pour un projet encore en chantier », dira-t-il. Selon les explications des habitants concernant ce problème de VRD, « au départ, ces travaux étaient à la charge du promoteur mais après une visite de l'ancien wali au site, c'est la wilaya qui a pris en charge cette opération. Il y a eu ensuite la désignation d'un aménageur pour la réalisation des travaux. Ce dernier a dû interrompre son intervention pour un problème de payement. Depuis, la cité a été abandonnée et tous les acteurs intervenant dans ce projet, dont la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC), le promoteur et la wilaya se rejettent la balle ». Pour ces bénéficiaires, « nous avons frappé à toutes les portes, mais rien n'a été fait. Tout le monde fuit la responsabilité ». Aujourd'hui, les 45 familles qui habitent la cité appréhendent les prochaines gouttes de pluie qui vont tomber. Elles lancent un cri de détresse aux autorités locales pour que leur problème soit résolu. Pour toutes ces familles, « la situation est déjà difficile actuellement. Nous vivons avec le risque de morsures de rats et de serpents dans cette cité délaissée et nous craignons pour la vie de nos enfants en hiver ».