Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Constantine - Universités : beaucoup à dire, beaucoup à faire

par A. Mallem

Deux heures de dialogue et de débats avec un panel scientifique composé des quatre recteurs des universités constantinoises qui ont été invités sur le plateau de l'émission n'ont pas épuisé le sujet retenu, hier, dans le cadre du «Forum» de la radio régionale, l'émission hebdomadaire diffusée hier en direct. «Réalités et perspectives des universités constantinoises» a été le thème générique proposé aux débats qui se sont focalisés sur trois questions essentielles: l'absentéisme chronique des étudiants et des profs au début de chaque rentrée, question qui a soulevé maintes interrogations dernièrement et fait un grand bruit dans le milieu universitaire, le manque de performance des universités algériennes qui ne figurent sur aucun classement régional ou mondial et l'ouverture de l'université sur son environnement socio-économique et culturel. «Quand pourrons-nous voir l'université suivre le même chemin que celui que vient d'emprunter le secteur de l'Education cette année en débutant les cours dans les délais fixés, de septembre à juin ?», a demandé à ses invités l'animatrice de l'émission Hayet Bouzidi en ouvrant les débats sur la l'absentéisme aux cours. Et de donner aussitôt le micro au recteur de l'université des sciences islamiques de Constantine, M. Abdallah Boukhalkhal, pour y répondre. Il commencera par reconnaître d'abord l'avancée que vient de réaliser dans ce domaine l'Education nationale. Il dira ensuite que le problème récurrent de l'absentéisme aux cours s'est posé encore cette année. Et il rappellera que, malheureusement, les pratiques persistantes qui retardent le démarrage effectif jusqu'au au mois de novembre, voire même en décembre, revient au fait que les étudiants, autant que les professeurs d'ailleurs, sont absents pour des raisons inexplicables». Il a espéré néanmoins que le phénomène disparaîtra avec l'application du règlement sévère élaboré par le conseil de coordination des universités qui vient d'être institué et qui prévoit que les absences seront déduites des salaires des enseignants, que trois absences cumulées d'un étudiant lui fera perdre le bénéfice de tout un semestre d'études. En ce qui concerne l'absence des universités algériennes dans les classements faits à l'échelle régionale, continentale ou mondiale, question qui a été posée par la presse invitée au débat, les recteurs des universités constantinoises se sont relayés au micro pour relativiser la question. Aussi, les uns diront que ces classements se basent uniquement sur des indices commerciaux et non sur des indices scientifiques, ceci du fait que dans de nombreux pays du monde l'enseignement universitaire est payant et relève d'institutions privées, alors que dans notre pays c'est le secteur public qui dispense le savoir scientifique et à titre gratuit. D'autres objecteront encore en disant qu'il y a un classement national entre les universités du pays et celles de Constantine, par l'intermédiaire de l'université Mentouri, dans sa forme d'avant la restructuration, a toujours occupé la première place.

Un journaliste est intervenu pour poser la question de la relation de l'université avec son environnement économique. Et les responsables universitaires qui ont été interpellés ont répondu en rappelant les contrats de partenariat qui ont été signés avec des entreprises économiques, ces dernières ont absorbé un grand nombre d'étudiants qui avaient terminé leur cycle de formation et qui constituent aujourd'hui les hauts cadres de ces entreprises. «D'ailleurs, signalera l'un d'eux, nous avons constaté une grande affluence des étudiants vers certaines spécialités une fois qu'ils ont su qu'il y a des opportunités d'emploi. Il n'en demeure pas moins, rétorquera un autre, que la formation universitaire reste tributaire de l'offre du secteur économique. Quoiqu'il en soit, la relation dialectique entre les deux partenaires, l'université et le secteur économique, reste étroite et a donné ses fruits». La sécurité dans les universités, la communication et d'autres questions secondaires ont été également soulevées. Mais, faute de temps, les invités de l'émission n'ont fait que les effleurer.