Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Constantine - Haute Casbah : Panique, suite à une fuite de gaz

par A. Mallem

Le quartier de la haute Casbah de Constantine a vécu, ce jeudi, vers 20 h, durant plus de 2 heures, selon les riverains, dans l'angoisse d'une déflagration de gaz qui aurait entraîné des dégâts considérables à leurs vieilles habitations. «Déjà que celles-ci menacent ruine et nombreuses sont celles qui ont été classées dans le rouge, dans l'attente de leur évacuation», nous a raconté, hier matin, en tremblant, une vieille femme. Rencontrés, peu de temps après, sur le lieu de l'incident qui s'est produit à la rue Boukellab Mostefa, juste à l'angle de l'école Mohamed El-Ghazali, un groupe de riverains était, encore, sous le choc. «C'est uniquement par la grâce de Dieu que nous sommes encore vivants!», nous a affirmé, d'entrée, l'un d'eux. C'est vers 20h, raconte-t-il, que «nous avons entendu un sifflement strident et fort, provenant d'une fuite que nous n'avions pas encore identifiée. Au début, nous avions pensé à une fuite d'eau, mais en descendant dans la rue, nous avons remarqué un engin de travaux publics qui procédait à des forages, au milieu de la rue. Nous avons, tout de suite, compris que l'engin foreur avait cassé la conduite de gaz qui alimentait le quartier. L'engin appartient à l'entreprise chargée des travaux d'assainissement, au Boulevard Zighoud Youcef et ses ouvriers s'activaient à localiser les anciennes conduites des eaux usées pour les remplacer par d'autres neuves.» «Aussitôt l'alerte donnée, une panique, sans pareille, s'est emparée des habitants et plusieurs ont quitté, précipitamment, leurs demeures, craignant une déflagration de forte puissance», poursuit un autre. Des militaires, sortis de la caserne de la Casbah, toute proche, ont cerné les environs immédiats où s'est produite la fuite, empêchant toute circulation. Appelés aussi, des éléments de la sécurité et les sapeurs-pompiers sont intervenus pour dresser et faire respecter un périmètre de sécurité, en attendant l'arrivée des techniciens de Sonelgaz.

La rue était si étroite et encombrée par les travaux du chantier dans lequel activaient 3 entreprises, en même temps, et qui se déroulaient sous les fenêtres des habitations, que les véhicules des pompiers ont été obligés de se garer, à quelques dizaines de mètres, plus loin, à proximité de l'ex-siège de la wilaya.

«Alertée, en même temps que les autres, compléta un troisième intervenant, l'équipe technique de Sonelgaz est arrivée sur les lieux pour couper le gaz et réparer les dégâts».La mort dans l'âme, les habitants de ce quartier qui subissent, en permanence, les nuisances de ce chantier «qui n'en finit pas» (bruit des engins et des marteaux piqueurs, poussières, odeurs du mazout et des huiles brûlées, etc.), se plaignent-ils, ont dit avoir attendu, fatalement, que de tels incidents allaient se produire. «Car, dira, pour toute conclusion, un riverain, avec des chantiers travaillant H/24, des accidents dont nous serions les seules victimes, nous ou nos enfants, à cause, notamment, du nombre incroyable de fosses ouvertes, à travers les ruelles du quartier, peuvent survenir, à tout moment».